25th jan2012

Gérardmer : Twixt

by Kasilla

Mais pourquoi Francis, pourquoi ?

Ce soir, mercredi 25 janvier, c’est la Cérémonie d’Ouverture du Festival du Film Fantastique de Gérardmer. Car cette année encore (comme les autres il parait), on a eu le droit au discours désespérés des élus du coin : la Culture, un véritable lobbie pour les politiquards en mal de popularité, où on nous répète à peine que cette édition a été accouchée dans la douleur.

Donc on passe cette étape obligatoire et fastidieuse et on nous présente le jury, une pléiade de comédiens et réalisateurs français ou presque, un mélange plutôt étrange à peine relevé par la présence d’Enki Bilal (si vous voulez la liste, allez sur les site officiel, désolée mais moi j’abdique là). Et là on passe au film de la soirée – hors compétition évidemment – Twixt de Sieur Francis Ford Coppola.

J’avais préféré ignorer les remarques des collègues l’ayant déjà vu en projos presse au début du mois. Non, impossible, Francis n’a pas pu faire ce qu’on me souffle, je n’ai pas envie d’y croire. J’étais donc pleine d’espoir et bien décidé à me faire mon propre avis

Twixt c’est, en gros, l’histoire d’un auteur de romans horrifiques sans grand succès, qui se retrouve dans un trou perdu pour une séance de dédicace et pourquoi pas trouver l’inspiration pour son prochain roman, pressé par ses dettes et son excécrable épouse.

En très gros donc, au moins autant que ce pauvre Val Kilmer bouffi (il est loin Top Gun !), qui du coup est assez réaliste dans ce rôle de dépressif alcoolique. Car son personnage – Hall Baltimore – se remet mal du décès de sa fille.

Ce cher Hall va donc aller fouiller un peu partout dans cette petite ville de la cambrousse américaine pour trouver l’inspiration que – comme son pygmalion Edgar Allan Poe - il ne trouve qu’en rêve.

Car – bien évidemment – un massacre a eu lieu ici, dans ce petit blède à peine ébranlé par les cloches de son beffrois, qui sonne de façon totalement alléatoire. Donc un sombre histoire de meurtres, de religion, de fantômes et de vampires. Oui vous avez bien lu : une situation et des éléments on ne peut plus classiques.

Mais malheureusement, ça n’est pas le pire. Car le scénario malgré sa simplicité (oserais-je dire bétise ?) devient le théatre d’une expérimentation graphique d’une platitude toute estudiantine. Episodes en noir et blanc éclaboussés par du rouge sang, errances sépia et musique suraigus. Car c’est bien là le plus grave : nous n’avons pas là à faire à un jeune étudiant en cinéma, mais bel et bien à Francis Ford Coppola !

Coppola bordel ! Mais où est passé Bram Stocker’s Dracula et son ambiance chaude et envoutante ? Où est passé le Parrain et son insondable plongeon dans la noirceur ? Et surtout, où est passé Apocalypse Now et son analyse de la folie ?!???

Donc je préfère éviter de m’étendre sur ce film, qui m’a profondemment déçue sur l’une de mes idôles, un homme que je croyais rompu aux exercices de la réalisation, à la subtilité de l’adaptation scénaristique, au don de vous émouvoir comme jamais. Francis, pourquoi nous as-tu fais ça ?

Je terminerais donc par ceci : si comme moi vous aimez Francis Ford Coppola pour tout ce qu’il a apporté au Grand Cinéma… évitez à tout pris Twixt.

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