13th sept2012

[L’Étrange Festival] Insensibles

by Kasilla

Dans la campagne espagnole des années 30, des enfants sont retirés à leur famille car ils sont atteints d’un mal obscur. De nos jours, un homme doit retrouver ses origines sous peine d’y laisser la vie. Ce qui réunit ces deux époques ? La violence…

Tout d’abord, vous devez savoir qu’ « Insensibles » nous a été vendu comme « LE film le plus important du festival », « LE film de l’année », « un chef d’œuvre sans précédent »… Drôle d’idée de se mettre une balle dans le pied comme ça.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, lorsqu’on me dit ça, ça m’énerve tout de suite. J’ai tendance à me mettre la pression en me disant que si je n’aime pas, si je ne trouve pas ça génial, c’est que j’ai un problème. Je n’aime pas la pression. Je n’aime pas qu’on me dise ce que je dois aimer ou pas et j’ai peur que ça m’ait influencée…

« Insensibles » tire sur 3 cordes « sensibles » : la maltraitance infantile, la guerre et la recherche de ses origines. Pour moi c’était de trop. Surtout qu’on appuie bien sur ce qui fait mal, à grand renfort de gros plans sur les regards, les visages déformés par la douleur, la torture sanglante. Mais là où un « Citadel » touche aux larmes avec ce jeune père tentant de sauver son bébé, « Insensibles » semble effleurer les émotions sans jamais réellement les provoquer. En tout cas pas chez moi.

Le personnage de David, est rendu froid par sa profession de chirurgien mais aussi par un jeu d’acteur un peu monocorde. J’ai l’impression de n’avoir vu qu’une seule expression sur son visage tout le long : neutre, qui semble impassible… et complexifie donc la lecture de ses émotions. Comment s’attacher à cet homme pourtant complètement perdu ? Moi je n’ai pas réussi.

Quant aux enfants, leur insensibilité physique les rend étranges. Une étrangeté qui pousse à s’en éloigner plutôt qu’à tenter de s’en rapprocher. Du coup, leur sort laisse un peu indifférent. Ne parlons même pas des soldats qui, quel que soit leur camp, sont tous des brutes et des assassins sans cervelle. Facile.

Je suis d’accord sur le fait que pour un premier long métrage c’est TRÈS fort : un scénario intéressant et prenant, une belle réalisation, des acteurs juniors qui ne s’en sortent pas trop mal… Mais comme je l’ai dit sur Twitter en sortant de projo, je ne dois pas être « normale » car je suis resté assez « insensible ». Je vais aller faire pénitence, tiens…

Date de sortie : 10 octobre 2012 – Durée : 1h45
Réalisé par Juan Carlos Medina
avec Alex Brendemühl, Tomas Lemarquis, Irene Montala…

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