06th sept2012

[Ciné] Des hommes sans loi

by Kasilla

En pleine Prohibition américaine, les frères Bondurant – Forrest, Howard et Jack – tiennent un petit bar dans un trou paumé sans faire de vagues. Mais ils sont aussi connus par les autochtones grâce à leur gnôle maison, qu’ils revendent aux environs. Mais quand Jack le cadet décide de voir plus grand, les mafias en place ainsi que les autorités décident de se mêler de ce trafic qui devient trop important…

Projeté en avant-première au dernier Festival de Cannes, Des Hommes sans Loi c’est un peu un western en Borsalino. Ici les chevaux ont été remplacés par des Ford V8 et les Smith & Wesson par des mitraillettes à camembert, mais le côté rivalités viriles est bien là.

Ces rivalités – que ce soit pour l’argent, le territoire ou les femmes – sont mis en exergue par une ultra-violence caractéristique de cette époque noire de l’histoire nord américaine (certaines scènes sont vraiment difficiles à regarder). Avec ses alambics cachés un peu partout, ses trajets discrets et dangereux et ses policiers véreux, on s’attendrait presque à y croiser Al Capone ou Angelo « Bloody Angelo » Genna

La base de l’histoire est en fait assez simple : Par frustration d’être le plus jeune et le plus fragile de la fratrie (et aussi certainement pour plaire à sa belle), le jeune Jack aimerait étendre le petit trafic d’alcool familial pour se faire plus d’argent, sans se rendre compte une seule seconde des conséquences. Shia LaBeouf y incarne un jeune homme prêt à tout pour prouver à ses frères qu’il est aussi fort et virile qu’eux…  et ça ne va pas être simple vu les 2 intellos en face.

Tom Hardy, est bluffant dans le rôle de Forrest Bondurant. Une légende du coin dit que les Bondurants sont immortels et on aurait tendance à le croire quand on voit cette montagne de muscles taciturne. Il réussi cependant à être attachant, avec ses petits grognements et son côté ultra protecteur avec ses proches.. si on oublie qu’il peut aussi faire preuve d’une cruauté inouïe par esprit de vengeance. Quant à Howard – Jason Clarke alias Tommy dans la série Brotherhood – c’est une brute alcoolique, à peine assez intelligent pour jouer les vigies. Quelle brochette !

Le film bénéficie aussi d’un joli casting féminin avec Jessica Chastain (Take Shelter, The Tree of Life…) et Mia Wasikowska (Jane Eyre, Restless, l’Alice of Pays des Merveilles de Burton…). Pour une fois que dans ce genre de film les personnages féminins ne sont pas creux comme des jares, ça nous change ! Deux femmes que tout oppose, mais qui se rejoignent dans leurs côtés femmes à la fois fortes et touchantes. La splendide Maggie ne s’en laisse pas compter malgré sa fuite de la grande ville, là où la nubile Bertha tente d’échapper comme elle peut à son pasteur de père (basé sur une histoire vraie).

Quand à Guy Pearce (méconnaissable !) il est plutôt caricatural dans son rôle d’agent du gouvernement, ultra maniéré. C’est d’ailleurs ce qui m’a gêné le plus dans ce film, cet aspect caricatural dont le personnage de Charlie Rakes est un parfait exemple, ou comment un homme qui devrait être enfermé dans un hôpital psychiatrique, se retrouve avec des hautes fonctions d’agent du gouvernement. Plutôt vraisemblable, mais qui permet de justifier la plupart des scènes glauques.

C’est d’ailleurs frustrant de voir des acteurs bankables sous exploités. Tom Hardy – encore bodybuildé par son récent rôle dans The Dark Night Rises, ne fait pas un campagnard très réaliste. Dommage, car il joue très bien l’homme timide et bourru enfermé dans un corps trop grand. Quand à Garry Oldman dans le rôle de Floyd Banner – un chef mafieux – il est juste extraordinaire dans la scène du début du film (no spoil… mais visible en partie dans le trailer ci-dessous…) : son aplomb et son air mauvais lui sied parfaitement… du p’tit lait !

Cependant, j’ai été plutôt déçue par le scénario. Pas de vraie surprise ni de réel rebondissement, l’histoire de cette famille de cro-magnons avance bonnant-mallant sans réellement toucher. Bourré de gros temps morts dont on est réveillé en sursaut par des projections d’hémoglobine à l’écran, une violence crue dont on ne comprend pas toujours l’intérêt… un moyen cheap de choquer ? Pourtant, ce n’est pas ce qui manque les films qui évoquent la violence de façon encore plus brute, sans avoir à donner dans le bain de sang, non ?

Pour moi Lawless est un énorme gâchis. Avec une telle ambiance, un tel casting, le mélange aurait dû prendre ! Mais une violence trop tape-à-l’oeil et un scénario trop plat et parfois décousu, en fond un petit film sans réel intérêt. Next.

Date de sortie 12 septembre 2012 – Durée : 1h 55
réalisé par John Hillcoat (The Proposition, La Route…)
avec Shia LaBeouf (Transformers, Indiana Jones 4, Constantine...), Tom Hardy (The Dark Knight Rises, Warrior, Inception…), Guy Pearce (Lock Out, Prometheus, Trahison…), Dane DeHaan (Chronicle…)…

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