28th jan2012

Gérardmer : EVA

by Kasilla

EVA de Kike Maillo – Espagne

Ce soir je viens de vivre une expérience comme cela m’arrive (trop) rarement au cinéma : j’ai été émue aux larmes. En même temps, je n’avais pas de réel espoir de la part d’un film de science-fiction espagnol… rares sont les films de SF européen réellement réussis (humour hein !?!!!). J’y suis donc allé les mains dans les poches en me disant « Au pire, il ne fait qu’une heure 34 ! »…

Redevenons sérieux. EVA se déroule dans un futur proche où tout un chacun possède son robot domestique ou une voiture avec GPS intégré dans le pare-brise. Alex, un génie de la robotique, est de retour chez lui après 10 ans d’absence et l’abandon de ses projets scientifiques de l’époque. Son ancienne fac et employeur lui demande donc de reprendre ses recherches là où il les avait laissé : sur l’élaboration du S.I. 9, un robot ‘libre’ avec l’apparence d’un petit garçon de 8 ans.

Mais c’est quoi au juste un robot libre ? C’est une machine qui est capable de se servir de ses souvenirs, de son expérience pour évoluer par elle-même… développer un genre de libre arbitre en somme. Alex accepte de s’y remettre mais avec une demande spécifique : il veut trouver lui-même l’enfant idéal qui lui servira de modèle pour élaborer le caractère de son robot.

Celui-ci se mets donc à la recherche d’un enfant ‘original’, car « les enfants ennuyeux font des robots ennuyeux ». Il croise un jour une petite fille en manteau rouge marchant sur les mains et il est très vite étonné par son caractère espiègle et sa vivacité d’esprit. Mais celle-ci disparaît au coin d’une rue.

Et alors qu’il semble prêt à abandonner, son frère David et son ex petite-amie Lana (qui sont maintenant ensemble, lol ^^’) l’invitent à dîner…

Dans EVA, on nous évoque la limite entre l’humain et l’humanoïde, l’âme de la machine (comme dans les mangas/animes Ghost in the Shell ou Gunnm). Car là où la plupart des gens voient simplement un utilitaire (comme le S.I. 7 : majordome, cuisinier, homme de ménage, plombier… dont on peut régler le niveau émotionnel), Alex voit un assemblage d’éléments mécaniques certes, mais capables d’émotions, d’éprouver des sentiments contradictoires et qui méritent le droit de ‘vivre’.

C’est donc dans cet univers très Asimovien que le scénario vous mène peu à peu à vous poser des questions cruciales comme « Qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ? ». Pour ma part, je suis ressortie de cette séance bouleversée. Et j’aime quand le ciné arrive à me faire ressentir des émotions aussi fortes, j’aime quand un film me poursuit des heures après la projection voire me hante la nuit qui suit. Et aux vues des yeux rougis de mes voisins de salle, je pense ne pas avoir été la seule.

EVA sortira dans les salles français le 21 mars prochain, je ne saurais donc que trop vous conseiller de courir le voir. Quand à moi, j’espère sincèrement qu’il gagnera le prix du Festival de Gérardmer, car sa qualité est loin devant tout ce que j’ai pu voir depuis que je suis ici. La réponse ce dimanche…

Mise à jours : Eva a finalement obtenu un petit prix à Gérardmer, mais pas celui que j’espérais… une oeuvre qui mériterait plus de reconnaissance.