04th mar2012

American Horror Story saison 1 : SUPER baraque

by Kasilla

Je l’avoue bien bas : j’ai découvert American Horror Story totalement par hasard. Et pourtant, c’est tout à fait le genre de série qui me fait vibrer puisque c’est – grosso modo – l’histoire d’une maison hantée… mais méchamment hantée ! Attention : pour pouvoir vous expliquer certaines choses, je spoil un peu… mais aucune intrigue primordiale n’étant révélée, ça ne vous gâchera pas non plus la série si vous ne l’avez pas encore vue. Mais c’est à vous de voir ;p

Les plans :

American Horror Story c’est une série horrifique avec déjà une saison 1 de 12 épisodes sorties et une 2e en cours. Elle est diffusée outre-atlantique sur la chaîne FX et réalisée par Ryan Murphy… oui oui, LE Murphy de Glee (beurk) et Nip/Tuck (là y’a des similitudes !) ! Mais passons les détails pour nous plonger dans ce véritable pot pourri d’influences gothico-érotiques qu’est AHS… et comme je ne tiens qu’un modeste blog et pas une encyclopédie sur le sujet, je vais essayer de vous faire court ;)

Ils l'air heureux comme ça hein !?

Les fondations :

AHS c’est certainement la série où il y a le plus de revenants au m², ça grouille de partout. Alors il y a les grands classiques fantômes qui sont morts dans des circonstances tragiques et qui se vengent des humains qui osent mettre les pieds sur leur territoire. Ensuite il y a les un peu moins répondus – les âmes en peine – ceux qui ne savent pas vraiment qu’ils sont morts et errent à la recherche de quelque chose ; ils ne sont pas réellement malveillants mais ils fichent royalement les chocottes lorsqu’on les croise. Et puis il y a ceux qui se croient encore vivants.

Et si certains ont plantés la tente et se contentent gentiment de hanter une pièce ou 2, d’autres s’amusent à se mêler aux vivants pour leurs petites manigances. Du coup, on se jamais trop qui est vivant et qui est mort, ce qui est réel ou qui ne l’est pas et franchement ça apporte réellement quelque chose au scénario (je pense en particulier à un twist un peu à la 6e Sens… maintenant torturez-vous pour deviner qui c’est ! gnagnac). Quand aux finalités de tout ce capharnaüm (pourquoi toutes ces intrigues ?), on ne les découvre qu’au 3/4 de la série et la fin élude les conséquences de tout ça ! Mouaip…

Donc un sacré foutoir puisqu’on ne sait pas toujours qui respire ou non et où certains se servent des plus benêts d’entre eux pour leurs petites manigances. Et pour démêler ce sac de noeud, il faut bien suivre : allez faire pipi sans faire ‘pause’ et vous risquez de louper un évènement ou une révélation importante et d’être complètement largué. Car tous les personnages sont liés entre eux et ce n’est qu’au fur et à mesure qu’on comprends toutes les ramifications (puisque que l’histoire débute à la construction de la maison en 1920 et se termine de nos jours, y’en a eu des proprios !).

Jessica Lange est grandiose dans le rôle de Constance

Le mortier :

Ce qui dénote surtout dans AHS, ce sont ses fortes connotations sexuelles. Le pilote prend place dans une sombre affaire de fausse couche et d’adultère, pour poursuivre avec une bonne à tout faire en portes-jarretelle qui n’a pas peur de récurer le sol à 4 pattes et un homme en total-combi latex noir. Les esprits baisent entre eux, avec les humains, leur collent des hallucinations pour mieux s’en servir… le bordel quoi !

On assiste d’ailleurs parfois à des scènes un peu crues, où on ne voit clairement rien (si ce n’est le corps de la magnifique Alex Breckenridge, que vous avez croisé dans la saison 4 de True Blood par exemple) mais où les choses sont suggérées de façon tellement forte – avec ambiance et plans qui s’y prêtent – qu’on est parfois à la limite du porno… un peu comme dans la série Nip/Tuck d’ailleurs (le p’tit Ryan aimerait’il choquer ses spectateurs ?).

D’ailleurs les femmes sont des ultra-dominatrices dans cette histoire, les rôles masculins n’étant souvent que leurs pantins. Elles manipulent les corps et les esprits pour arriver à leurs fins, qu’elles soient d’ailleurs complètement égoïstes ou plutôt bien intentionnées. Les hommes sont souvent décrit par les femmes comme des lâches incapables de contrôler leurs pulsions, qui du coup méritent d’être utilisés puis punis… et c’est un homme qui a écrit ça ^^’

Huber sexy nanny ! (floutch !)

La déco :

Comme il le dit lui même, Ryan Murphy a été fortement influencé par le cinéma d’horreur depuis son enfant. Pas l’horreur gore d’après lui, mais plutôt l’horreur subtile, c’est qui vous fait frisonner sur votre siège plutôt que celle qui vous donne des hauts le coeur (ouaip… perso, le Doc du début et ses expériences de couture… moi je trouve ça plutôt gore ^^’).

Aussi on retrouve du Shining, du Amityville, du Bram Stocker’s Dracula (l’amour par delà la mort… et la même musique par moment !), du Les Autres (pour la dualité morts/vivants), du Rosemary’s Baby… et j’en oublie !

Mais en dehors du cinéma, il y a aussi pas mal d’autres influences gothiques, littéraires, musicales, picturales, etc. Addy la trisomique, c’est un peu le Corbeau du poème d’Edgar Allan Poe : elle clame cette même litanie « You’re going to die in there » (« Tu vas mourir ici ») neutre et innocente… ce qui n’en fait pas moins un oiseau de mauvais augure (Poe qui avait aussi influencé Brian Gibson pour Poltergeist II – The Other side). Une légende urbaine parle d’un boucher-abatteur de cochons dont l’ambiance de l’épisode (le #6) baigne littéralement dans une chanson de Nine Inch Nails (« hey pig piggy pig pig pig, all of my fears came true »). Les murs de la maison sont ornés de fresques largement inspirées des oeuvres de Jérôme Bosch ou des iconographies de la Bible, celles qui dénoncent les tentations du démon.

La maison est vraiment le personnage central de la série

Les locataires :

Les Harmons au départ, c’est juste une famille qui essaie de faire face à une crise. Suite à la fausse couche de la mère – Vivien – le père psychanalyste – Ben – la trompe dans les bras d’une jeunette (ça c’est du soutien !), puis décide d’acheter une maison à l’autre bout du pays (Boston -> L.A !) pour tenter de sauver les meubles, traînant leur ado bohème - Violet – dans la débandade. Ils vont rapidement apprendre que la magnifique demeure victorienne qu’ils viennent d’acheter une bouchée de pain fut le théâtre d’évènements tragiques… plein !

Mais bon, comme promis je ne vais pas vous faire une encyclopédie sur la série (pourtant il y aurait de quoi), j’espère juste que ces quelques lignes vous aurons intriguées et données envie de découvrir cette série.  Car pour moi, American Horror Story c’est une vraie sucrerie d’Halloween : on tremble en ouvrant l’emballage, on hésite à le mettre en bouche et finalement on découvre un goût atypique mais agréablement surprenant. Je regrette juste le dernier épisode de la saison qui pour moi est de trop, car tout aurait pu être bouclé au #11, mais ce #12 apporte des éléments qui ne servent pas à grand chose (sauf à annoncer la saison 2 ?) et qui rendent la conclusion de tout cela plutôt pathétique… donc à regarder mais à zapper aussi sec (allé, sauf les 3 dernières minutes). Mais globalement une bonne série que je conseille à tous bons fans d’histoires glauques et étranges qui se respect.

Âmes sensibles... abstenez-vous...

Infos tech :
American Horror Story, 1 saison de 12 épisodes d’environ 40 minutes et une 2e en cours.
Réalisée par Ryan Murphy (Popular, Nip/Tuck, Glee)
Avec Dylan McDermott (Ben Harmon), Connie Britton (Vivien Harmon), Taissa Farmiga (Violet Harmon), Jessica Lange (Constance, magnifique dans ce rôle !), Frances Conroy (Moïra), Denis O’Hare (Larry Harvey), Evan Peters (Tate), etc…