27th oct2012

[Ciné] Frankenweenie

by Kasilla

Dans la ville de New Holland et sa petite banlieue proprette entourée de tulipes et de moulins, Victor est un petit garçon plutôt solitaire et féru de sciences. Son seul ami est son chien Sparky, bull terrier joueur, qu’il met en scène dans ses courts-métrages. Quand un évènement tragique emporte Sparky, Victor décide de tout faire pour ramener son fidèle compagnon à la vie…

Frankeenweenie est un film d’animation en stop-motion qui trottait dans la tête de Tim Burton depuis pas mal d’années. En effet, ses premières croquis datent des années 80 et un premier court métrage avait vu le jour en 1984. Mais là, le papa d’Edward aux Mains d’Argent et de Beetlejuice a sorti le grand jeu (et le gros budget) pour réaliser son rêve : sortir son histoire en version longue.

Comme l’affiche le laisse entendre, le réalisateur est influencé par les films d’horreur de son enfance comme le Frankeenstein de James Whale, les films de vampires des années 30 et  la culture gothique en général (comme dans la plupart de ses œuvres). Sauf qu’ici, l’emploi du noir et blanc conjugué aux marionnettes (un peu comme dans l’Etrange Noël de Monsieur Jack) donne un mélange spécifique propre au Monsieur.

En partant de ce postulat, on aurait pu s’attendre à un joli petit conte macabre à destination des enfants, les confrontant à la mort et la résignation. Nous avons presque tous eu, enfant, un animal de compagnie qui a partagé nos jeux des années durant, puis à disparu en laissant un grand vide. Et si nous avions pu les ramener à la vie malgré les conséquences, l’aurions-nous fait ?

Pourtant fan d’animation, je me suis ennuyée devant cette histoire trop formatée, je m’y suis presque endormie. Pour moi, cela manque cruellement de punch, de surprises, de rebondissements et d’un soupçon de malsain. La culture gothique ça n’est pas seulement tout recouvrir d’une bonne grosse couche de peinture noire, c’est aussi un courant subtil, tout en dentelles et en cicatrices cachées. Ici, tout est trop calibré pour en faire un réel hommage… du moins c’est mon avis.

On peut cependant saluer le travail de fourmis des 33 animations qui ont bossé pendant 2 ans sur ce projet : 5 secondes de film (en moyenne) par semaine chacun… ça a dû être un challenge colossal !

Petit côté positif : même si l’histoire baigne dans une ambiance morbide, certains ‘gags’ ou personnages prêtent à rire, pourvu que l’on possède une once d’humour noir. Et il faut bien avouer qu’il a une bonne gueule ce Sparky avec ses coutures.

Comme dans les dernières productions de l’étrange Burton, ce dernier film souffre selon moi de sa collaboration avec Disney. Même si ses traits, sa patte si particulière demeurent, le reste semble lissé comme un Disney, parfois larmoyant, mais où tout fini toujours bien. Pour moi Frankeenweenie, c’est un peu comme la mode des canards en plastiques customisés : tu as beau leur rajouter un collier à clous et une tenue en latex… ça reste niais.

PS : comme d’hab, je vous conseille d’éviter la 3D : elle ne sert à rien sauf à vous coller mal au crâne.

Date de sortie : 31 octobre 2012 – Durée : 1h27
Réalisé par Tim Burton
avec les voix de Charlie Tahan, Winona Ryder, Martin Landau…

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