22nd nov2012

[Ciné] Une Nouvelle Chance

by Kasilla

Gus Lobel est découvreur de talent pour une équipe de base-ball professionnelle depuis une paire d’années. Lorsque sa femme est morte 25 ans plus tôt, désœuvre, il a abandonné leur fille. Aujourd’hui, Mickey est une grande avocate d’affaire, monopolisée par son travail. Mais lorsque celle-ci apprends que son père est en train de devenir aveugle, mettant en péril sa seule raison de vire – son job – elle décide de passer quelques jours de vacances dans les gradins avec lui.

Avec son postulat de départ pas simple – à savoir l’histoire d’un vieux sélectionneur de base-ball – le réalisateur Robert Lorenz joue gros. Car autant ce sport est assez mainstream et apprécié aux US, autant l’Europe et en particulier la France, le connait peu. Alors comment attirer les gens dans les salles ? Bin on va demander à tonton Eastwood !

En même temps, d’autres ont tenté des sujets équivalents – comme Une Équipe hors du commun, Jusqu’au bout du rêve ( avec Kevin Costner) ou Cobb (avec Tommy Lee Jones) – et obtenu leur petit succès non ? Alors pourquoi pas ? Parce que.

La fille de Gus, Mickey (jouée par Amy Adams) court après un paternel qui refuse ce qui lui arrive et vit encore dans le deuil et les regrets. Quand à Johnny (un Justin Timberlake donc l’image de chanteur pour midinettes  lui colle encore à la peau), c’est lui qui court après Gus et Mickey… vas-y Forrest et baisse la tête !  On y croise aussi le toujours aussi attendrissant John Goodman et le toujours aussi flippant Robert Patrick (pour moi il restera à jamais le T1000 j’en ai peur ^^’), mais vont-ils finir par tous se rejoindre à la fin… ou pas.

Ça aurait pu le faire, ça aurait dû le faire ! Mais Une Nouvelle Chance souffre de ses propres facilités : une histoire père-fille, une love affair gnangnan, la vieillesse, la dégénérescence… du pathos, du pathos, du pathos. Mais ça ne le fait pas. Pour l’exemple, la scène où Eastwood chante « You are my sunshine » est juste ridicule, pas UNE larmichette de ma part, pourtant un vrai cœur d’artichaut quand je m’y mets !

En plus, selon moi, le titre en version originale – Trouble with the Curve, que l’on peut traduire par « Problème avec la (balle) courbe » – est beaucoup plus adapté que le titre français. Idem pour l’affiche : quand on voit la version US, on a tendance à se demander si les distributeurs français n’ont pas sciemment voulu cacher le fait que cela se passe dans le milieu de base-ball… étrange non ?

Finalement, trop conventionnel pour retenir l’attention, trop maladroit pour attendrir, Une Nouvelle Chance ne prend aucun risque et reste sur le banc de touche. Clint, tu m’as déçue là :’(

[trailer]

Date de sortie : 21 novembre 2012 – Durée : 1h51
Réalisé par Robert Lorenz (…)
avec Clint Eastwood, Amy Adams, Justin Timberlake, John Goodman, Robert Patrick…

17th nov2012

[PIFFF] Opening et John Dies at the End

by Kasilla

Contrairement à l’année dernière, je ne vais malheureusement pas pouvoir participer à cette seconde édition du PIFFF, qui cette fois encore se déroule au Gaumont Opéra Capucines. Donc pas de rétrospective du festival comme pour Gérardmer ou l’Etrange Festival, juste 2 critiques rapides de la soirée d’ouverture et de celle de clôture, où j’ai eu la chance d’être invitée.

Pour cette 2e édition du tout jeune Paris International Fantastic Film Festival, nous avons eu le droit à un long métrage, précédé d’un court (plutôt moyen) métrage, des sempiternelles présentations des sponsors (Mad Movies, Ciné Plus Frisson, Allociné ou encore DailyMotion) et d’une présentatrice qui a failli passer dans les top charts de Twitter à cause/grâce à sa tenue ! On nous a aussi présenté le jury, composé de Nicolas Boukhrief (ancien Starfix), Julien Carbon et Laurent Courtiaud (scénaristes et réalisateurs influencés par le ciné asiat), Pascal Laugier (réalisateur militant) et mon chouchou, l’adorable Xavier Gens (The Divide).

Le moyen-métrage projeté, c’est Mort d’une Ombre (Death of a Shadow), qui nous a collé directement dans l’ambiance. Ecrit et réalisé par le flamant Tom Van Avermaet, à l’aspect Steam Punk post Première Guerre Mondiale (trailer ici). Il raconte l’histoire d’un soldat qui ‘capture’ les ombres des morts à l’aide d’une sorte d’appareil photo, que la rencontre d’une jolie jeune fille va pousser à faire certains choix. Mignon, plein de bonne idées, à l’esthétisme sympa, mais au final assez creux (bon ok, j’ai quand même un peu pleuré, mais bon).

Puis après une mini intervention vidéo exclusive de son réalisateur Don Coscarelli (les Phantasm, Bubba Ho-Tep… absent depuis 10 ans !) on passe au 1er film de ce festival, l’ovni John Dies at the End (hors compétition).

Vous vous souvenez de ma chronique de Detention de Joseph Kahn, où je vous disais que je n’avais jamais vu aussi What The Fuck ? Et bien oubliez, John Dies at the End c’est encore plus WTF ! Étrange gloubiboulga entre un Donnie Darko (pour les univers parallèles), L’Antre de la Folie (pour le mélange rêve/réalité) et les films de Gregg Araki, son originalité est malheureusement gâchée par un aspect trop cheap et d’énormes longueurs soporifiques.

En gros , tout est dans l’affiche du film : 2 potes loosers, un chien, une seringue de ‘sauce soja’, des personnages étranges et des armes improvisées. Et pourtant vous pouvez me croire, je suis plutôt fan des prises de risques scénaristes, des esthétismes dadaïstes et des rollercoasters émotionnels ! Mais là, à part l’impression d’une inception sous acide ratée, j’en suis surtout ressortie fatiguée, un peu énervée et avec une furieuse envie d’un énorme bol de café (ou d’un shooter de vodka) pour tenter de me dégriser.

Mais bon, on peut saluer les organisateurs (qui on fait un travail de malades !) d’avoir pris un aussi grand risque en projetant dès l’ouverture un film qui risqué de perturber pas mal de monde et d’en laisser plus d’un dubitatif. Se fut mon cas.

Ma prochaine et dernière critique sur le PIFFF 2012 sera celle de Resident Evil Retribution 3D, projeté le dimanche 25 novembre pour clôturer ce festival.

Message à caractère informatif :

La plupart des films présentés lors de ce PIFFF risquent de subir de plein fouet les restrictions faites au cinéma de genre depuis quelques temps. Considéré comme peu rentable et attirant des populations de gêneurs-casseurs (cf l’histoire de Paranormal Activity 4), de moins en moins de salles acceptent de les projeter. Et si on considère, que de moins en moins de distributeurs osent les sortir (c’est le cas de John Dies at the End), même en DTV, de moins en moins de réalisateurs oseront faire ce genre de films. En extrapolant un peu, c’est la prédiction de la mort de ce cinéma à cause de quelques bandes de jeunes dégénérés…

En claire, si comme moi vous êtes fan des films d’horreur, gore, d’angoisse, des histoires de zombies, de clowns tueurs, de fantômes chinois, de créatures de ténèbres et compagnie… il faut vous jeter sur les quelques films qui arriveront à sortir et hurler au monde votre amour pour cette subculture avant qu’elle ne disparaisse. On nous parle d’Apocalypse, mais après tout, elle n’est peut-être pas très loin.

 

27th oct2012

[Ciné] Frankenweenie

by Kasilla

Dans la ville de New Holland et sa petite banlieue proprette entourée de tulipes et de moulins, Victor est un petit garçon plutôt solitaire et féru de sciences. Son seul ami est son chien Sparky, bull terrier joueur, qu’il met en scène dans ses courts-métrages. Quand un évènement tragique emporte Sparky, Victor décide de tout faire pour ramener son fidèle compagnon à la vie…

Frankeenweenie est un film d’animation en stop-motion qui trottait dans la tête de Tim Burton depuis pas mal d’années. En effet, ses premières croquis datent des années 80 et un premier court métrage avait vu le jour en 1984. Mais là, le papa d’Edward aux Mains d’Argent et de Beetlejuice a sorti le grand jeu (et le gros budget) pour réaliser son rêve : sortir son histoire en version longue.

Comme l’affiche le laisse entendre, le réalisateur est influencé par les films d’horreur de son enfance comme le Frankeenstein de James Whale, les films de vampires des années 30 et  la culture gothique en général (comme dans la plupart de ses œuvres). Sauf qu’ici, l’emploi du noir et blanc conjugué aux marionnettes (un peu comme dans l’Etrange Noël de Monsieur Jack) donne un mélange spécifique propre au Monsieur.

En partant de ce postulat, on aurait pu s’attendre à un joli petit conte macabre à destination des enfants, les confrontant à la mort et la résignation. Nous avons presque tous eu, enfant, un animal de compagnie qui a partagé nos jeux des années durant, puis à disparu en laissant un grand vide. Et si nous avions pu les ramener à la vie malgré les conséquences, l’aurions-nous fait ?

Pourtant fan d’animation, je me suis ennuyée devant cette histoire trop formatée, je m’y suis presque endormie. Pour moi, cela manque cruellement de punch, de surprises, de rebondissements et d’un soupçon de malsain. La culture gothique ça n’est pas seulement tout recouvrir d’une bonne grosse couche de peinture noire, c’est aussi un courant subtil, tout en dentelles et en cicatrices cachées. Ici, tout est trop calibré pour en faire un réel hommage… du moins c’est mon avis.

On peut cependant saluer le travail de fourmis des 33 animations qui ont bossé pendant 2 ans sur ce projet : 5 secondes de film (en moyenne) par semaine chacun… ça a dû être un challenge colossal !

Petit côté positif : même si l’histoire baigne dans une ambiance morbide, certains ‘gags’ ou personnages prêtent à rire, pourvu que l’on possède une once d’humour noir. Et il faut bien avouer qu’il a une bonne gueule ce Sparky avec ses coutures.

Comme dans les dernières productions de l’étrange Burton, ce dernier film souffre selon moi de sa collaboration avec Disney. Même si ses traits, sa patte si particulière demeurent, le reste semble lissé comme un Disney, parfois larmoyant, mais où tout fini toujours bien. Pour moi Frankeenweenie, c’est un peu comme la mode des canards en plastiques customisés : tu as beau leur rajouter un collier à clous et une tenue en latex… ça reste niais.

PS : comme d’hab, je vous conseille d’éviter la 3D : elle ne sert à rien sauf à vous coller mal au crâne.

Date de sortie : 31 octobre 2012 – Durée : 1h27
Réalisé par Tim Burton
avec les voix de Charlie Tahan, Winona Ryder, Martin Landau…

17th sept2012

[Ciné] Savages

by Kasilla

Ben et Chon vendent le meilleur cannabis de tout le pays… Du monde entier probablement. Mais leur petit business fait des envieux. Aussi, quand ils refusent de bosser avec le gros cartel mexicain du coin, ceux-ci décident d’employer la manière forte et kidnappent leur nana pensant les faire plier. Mais les deux garçons vont tout faire pour la récupérer… [nota : non, je n'ai pas fait de faute d'orthographe, il y a bien une seule nana pour les deux.]

« Salut moi c’est K. Alors je vais vous faire ma critique de « Savages » de la même manière que O. raconte son histoire. »

« Tout d’abord, je déteste les voix-off. Pour moi, c’est rarement adapté et c’est une méthode un peu trop facile de remplir les blancs. Cette technique, malheureusement, arrive parfois à s’intégrer dans une histoire, mais dans ce cas précis, la voix de O. avec la plage et les vagues derrière, ça fait tout au plus pub pour du gel douche. »

« Ensuite, la miss Ophélia me fait un peu trop penser à une princesse Peach, mais en plus bitch. La pauvrette a rendu raide dingue deux apollons – c’est trop dur la vie – et bouhouuu, elle se fait kidnapper… on le voit venir à mille bornes. Et forcement, les deux beaux gosses vont aller sauver leur chérie en s’entraidant, dans un pur esprit de camaraderie. Qu’est-ce qu’ils sont tolérants et ouverts ces trafiquants d’herbe quand même ! »

« Et puis le côté « les mafieux de la drogue sont prêts à tout » c’est du déjà-vu. Violence et hémoglobine à gogo, elle est où, l’originalité ? Et bien pour dire vrai, elle est à deux niveaux. »

« D’une part, le côté sur-high-tech et ultra organisé est enfin mis en avant. Certains films ont un peu trop tendance à faire croire que ces gens-là sont juste des brutes sanguinaires, assoiffées par le fric et sans cervelle. Et bien non, certains ont une cervelle et assez d’argent pour se payer les meilleurs « employés » (hackers, mercenaires, avocats, etc.) et le meilleur matos. On l’oublie un peu trop souvent. »

« D’autre part, si on met de côté nos adeptes du triolisme, Salma HayekBenicio Del Toro et John Travolta sont très bons dans leurs rôles respectifs (une chef de la mafia, son larbin et un agent double) et représentent bien cette nouvelle génération de malfrats. Ils ont tous pris un gros coup de vieux, mais ils sont vraiment flippants. »

« Alors disons que Savages reste un bon film de « mafia », avec de l’action et de l’ultra-violence. Mais selon moi, son histoire d’amour un peu trop hippy post-moderne (Peace, Love & Weed for everyone) décrédibilise le tout. Quant à ce qui se passe à la fin (je vous laisse découvrir), ça m’a juste fait hoqueter, comme quand on découvre en rentrant le soir que le chat a pissé sur le lit… Gros soupir et consternation »

« Pas un mauvais film, donc (Oliver Stone quoi ! Tueurs nésPlatoonL’Enfer du DimancheJFK !), mais une déception pour moi et pourtant… j’en suis une de savage, vous pouvez me croire ! »

Date de sortie 26 septembre 2012 – Durée : 2h10
Réalisé par Oliver Stone (Platoon, Natural Born Killers, Wall Street…)
avec Blake Lively (Gossip Girl, Green Lantern…), Taylor Kitsch (Friday Night Light, John Carter, Battleship…), Aaron Taylor-Johnson (Nowhere boy, Kick-ass…), Benicio Del Toro (Usual Suspects, Traffic, 21 grammes…), Salma Hayek , John Travolta…

13th sept2012

[L’Étrange Festival] Insensibles

by Kasilla

Dans la campagne espagnole des années 30, des enfants sont retirés à leur famille car ils sont atteints d’un mal obscur. De nos jours, un homme doit retrouver ses origines sous peine d’y laisser la vie. Ce qui réunit ces deux époques ? La violence…

Tout d’abord, vous devez savoir qu’ « Insensibles » nous a été vendu comme « LE film le plus important du festival », « LE film de l’année », « un chef d’œuvre sans précédent »… Drôle d’idée de se mettre une balle dans le pied comme ça.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, lorsqu’on me dit ça, ça m’énerve tout de suite. J’ai tendance à me mettre la pression en me disant que si je n’aime pas, si je ne trouve pas ça génial, c’est que j’ai un problème. Je n’aime pas la pression. Je n’aime pas qu’on me dise ce que je dois aimer ou pas et j’ai peur que ça m’ait influencée…

« Insensibles » tire sur 3 cordes « sensibles » : la maltraitance infantile, la guerre et la recherche de ses origines. Pour moi c’était de trop. Surtout qu’on appuie bien sur ce qui fait mal, à grand renfort de gros plans sur les regards, les visages déformés par la douleur, la torture sanglante. Mais là où un « Citadel » touche aux larmes avec ce jeune père tentant de sauver son bébé, « Insensibles » semble effleurer les émotions sans jamais réellement les provoquer. En tout cas pas chez moi.

Le personnage de David, est rendu froid par sa profession de chirurgien mais aussi par un jeu d’acteur un peu monocorde. J’ai l’impression de n’avoir vu qu’une seule expression sur son visage tout le long : neutre, qui semble impassible… et complexifie donc la lecture de ses émotions. Comment s’attacher à cet homme pourtant complètement perdu ? Moi je n’ai pas réussi.

Quant aux enfants, leur insensibilité physique les rend étranges. Une étrangeté qui pousse à s’en éloigner plutôt qu’à tenter de s’en rapprocher. Du coup, leur sort laisse un peu indifférent. Ne parlons même pas des soldats qui, quel que soit leur camp, sont tous des brutes et des assassins sans cervelle. Facile.

Je suis d’accord sur le fait que pour un premier long métrage c’est TRÈS fort : un scénario intéressant et prenant, une belle réalisation, des acteurs juniors qui ne s’en sortent pas trop mal… Mais comme je l’ai dit sur Twitter en sortant de projo, je ne dois pas être « normale » car je suis resté assez « insensible ». Je vais aller faire pénitence, tiens…

Date de sortie : 10 octobre 2012 – Durée : 1h45
Réalisé par Juan Carlos Medina
avec Alex Brendemühl, Tomas Lemarquis, Irene Montala…

19th août2012

[Ciné] Total Recall : Mémoires Programmées

by Kasilla

Bon alors, je vous préviens tout de suite, pour cette critique de Total Recall : Mémoires Programmées, je vais faire dans le rapide et j’espère efficace. D’une, parce qu’il fait 35° aujourd’hui et que mon ordinateur portable me crame dangereusement les cuisses… et de deux, parce que je considère que ce film ne mérite pas que j’y passe toute ma journée (j’ai déjà perdu 2h à le voir).

Sorte de remake de la version de Paul Verhoeven (1990) avec Arnold Schwarzenegger, cette adaptation de la nouvelle de Philip K. Dick (Souvenirs à vendre) subit le même synopsis :
Douglas Quaid a une femme splendide et aimante, mais une vie professionnelle peu reluisante… mais dans ses rêves, il vit des aventures palpitantes avec une belle inconnue. Lorsque qu’il découvre qu’une société – Rekall - propose de vous faire rêver tous vos fantasmes sur commande, il décide de tenter le forfait « Agent Secret ». Mais les choses ne vont pas se passer comme prévues.

Tout d’abord, je tiens à préciser que je faisais partie des adeptes (non fans) du Total Recall de Verhoeven. L’ayant vue quand j’avais 12-13 ans, il fait partie de ces films de SF qui on fait ma culture ciné. Par contre, je conçois qu’il ait très mal vieilli (je l’ai revu récemment… aouch !), mais il reste cependant pour moi un classique du genre. Du coup, j’avoue que j’y suis allé un peu sur la défensive.

Dans les côtés positifs : passé le synopsis, le scénario sort un peu des sentiers creusés par son aïeul. L’action ne s’évade plus sur Mars, mais reste ancrée sur Terre, une Terre scindée en 2 par des contraintes politico-économiques prévisibles. Du coup on se retrouve avec une zone très pauvre qui travaille pour nourrir une zone très riche, théâtre ô combien fertile en révoltes populaires. Doug fait un job de merde, vit avec sa femme dans un boui-boui… pas étonnant qu’il rêve d’autre chose !

Ensuite, il faut bien avouer que ce coup de jeune niveau FX a du bon. La mégalopole qui sert de lieu à l’action semble un peu trop pompée sur Blade Runner (ambiance asiatique cyberpunk crado… y’a aussi un peu de Bilal non ?), mais les robots flics et la grosse machinerie de La Chute sont plutôt bien fichus. Certains gadgets du 1er opus ont d’ailleurs été repris et pas mal modernisés, ce qui leur donne un aspect plus réaliste pour nos yeux de squatteurs de 21e siècle (la high-tech vieillit mal… regardez les vieux Star Trek ^^’)

Après, on passe côté négatif et là il y a de quoi faire ! Selon moi, le choix de Colin Farell n’était pas très judicieux, il est trop jeune, trop ‘lisse’ pour faire un Hauser crédible. Surtout qu’on ne le sent pas toujours à sa place dans les scènes d’action, Jessica Biel le coiffe joliment au poteau (étonnant pour une petite nana qui a débutée dans 7 à la maison ! ). Quant à Kate Beckinsale, elle surjoue une ‘méchante’ à la hargne à la limite de la folie furieuse (« Hé miss, c’est qu’un job hein !), dommage, elle était 1000 fois plus crédible en Selene (Underworld). En guest stars, on a le droit à un bref passage de John Cho (Sulu dans le remake de Star Strek, mais on l’a aussi vu dans les American Pie et FlashForward), mais on a surtout le plaisir de retrouver Bryan Cranston dans le rôle du super méchant… et oui, c’est lui Walter ‘The King’ White de Breaking Bad ;)

Ensuite il y a le problème de la trame : le film met trop de temps à démarrer. On nous décrit en long en large et en travers la vie merdique de ce pauvre pauvre Doug et ça dure 3 plombes. Du coup, lorsque des scènes d’action se pointent enfin, ça réveille en sursaut et on se sait plus trop le pourquoi-du-comment. En somme, une grosse soupe de pois cassés avec des scènes de castagne sorties d’on ne sait où. Désolée, mais moi j’en attendais plus.

En claire et selon moi, Total Recall Mémoires Programmées s’inspire un peu trop de grands succès pour être original, est trop guesté pour être honnête et l’éloignement du scénario adapté de la nouvelle ne suffit pas pour faire de ce remake un film intéressant. Tout au plus un divertissement brainless pour les moins exigeants. Et le plus cocasse, c’est que je suis aller le voir avec une copine qui n’avait pas vu la version de 1990 et on s’est pas mal rejointes niveau arguments, donc pas de mauvaise foi nostalgique de ma part !
Bon, vous m’excuserez, je m’en vais me laver le cerveau…

Date de sortie 15 août 2012 – Durée : 2h01
Réalisé par Len Wiseman (Underworld 1 et 2, Nocturne, Die Hard 4…)
avec Colin Farrell (Fright Night, Les Chemins de la liberté, Phone Game…), Kate Beckinsale (la sage des Underworld, Van Helsing...), Jessica Biel (le Massacre à la tronçonneuse de 2003, Blade Trinity, L’Illusionniste… et prochainement dans The Secret !)…

26th juin2012

[Ciné] The Amazing Spider-man

by Kasilla

Dès la sortie de Spider-man 3 des rumeurs circulaient déjà sur la prévision d’un (voire plusieurs) autre film issu de cette même licence Marvel. En 5 ans, on en a vu passer des news  : un Sam Raimi hésitant, des pronostics sur le casting tous plus farfelus, des hypothèses sur le choix du super-vilain, etc. Et c’est en 2010 – après moult péripéties et revirements – que l’annonce a été faite : tabula rasa de toute la team de départ et c’est parti pour un reboot !

Et là, semi-mouvement de panique des fans de la première trilogie : sans Sam Raimi, sans Tobey Maguire et à peine 10 ans après, qu’est-ce que cette nouvelle version pouvait nous apporter ? Du coup, lorsque sont tombées les premières photos d’Andrew Garfield dans son costume un peu plus sombre, dans cette ambiance plus glauque, on s’est mis à espérer une version plus dark, plus adulte. Quelle déception!

Et pourtant, cette version est beaucoup plus proche du comic que celle de Raimi. On y parle des parents de Peter et des circonstances de leur disparition, on rencontre sa première véritable petite amie Gwen (et non Mary-Jane) et on entrevoit les capacités intellectuelles du jeune-homme. D’ailleurs, je m’étonne encore de ne pas avoir bondi à l’époque en voyant la version Maguire sortir sa toile directement de ses poignées. Pour info, chez les araignées, facile 30-40% de leur corps qui sert à la fabrication et au stockage de leur toile… pas juste 2 petits avant-bras maigrichons ! Disons que les étranges extrapolations de l’époque m’avait moins choquées que les petites libertés scénaristiques que se sont autorisées James Vanderbilt et ses compères (pour rappel, il a quand même bossé sur le génial Zodiac… mais aussi sur le prochain reboot de Total Recall ^^’).

Parmi les choses qui m’ont fait bondir et que je me contenterais d’énumérer pour éviter de vous spoiler : le skateboard, l’effet Axa, la voix off façon Gollum, une bagarre à la Yoda dans l’épisode II… et bien d’autres encore. A chaque exaction, j’avais de plus en plus les nerfs en boule. Et franchement, y’a que moi qui ait trouvé qu’Emma Stone ça ne lui allait pas du tout le blond (et je vous raconte pas le make-up à l’AVP) ?

Et malgré des scènes magiques de voltige entre les grattes-ciel, l’abus des ralentis m’a un peu donné la nausée… mais certes pas autant que cet esprit patriotique dégoulinant ! Dans l’épisode 2 de la 1ère trilogie (j’espère que vous l’avez vu celui-là, parce que je spoil un chouilla), quand Peter se fait massacrer la tronche par Octopus, les badauds le protègent de leurs corps frêles et l’aident à se relever… déjà là c’était pas très réaliste. Mais là, la scène des grues (je m’arrête là, NO SPOIL !) c’est juste tellement… enfin voilà quoi, c’est du GRAND n’importe quoi !

Quand au rythme, c’est moi quand j’ai appris à conduire ! 2 à l’heure, puis accélération brusque, on freine un grand coup… et on repart à l’étape numéro 1 ! Agaçant.

Et le pire, c’est que je me suis sentie gênée, souvent en décalage. J’entendais mes voisins de salle applaudir, rire et crier par moments… là où moi je restais de marbre. Prenons pas exemple la scène de l’assassinat de vous-savez-qui : ce genre de scène me rend d’habitude toute chose, toute molle et larmoyante. Et bien là je me suis juste fait la remarque « Bin dis donc il a vachement vieilli Martin Sheen… et qu’est-ce qu’il a grossit ! ». Zéro émotion.

C’est peut-être moi, c’est sans doute moi. Quand je vois le nombre de personnes qui en font l’éloge. Ou peut-être suis-je trop exigeante, surtout quand il s’agit des héros de mon enfance. Je me souviens très bien, j’avais 13-14 ans et j’allais chez mon petit-ami de l’époque (chut, même ma maman n’était pas au courant ^^’) avec ma Super Nintendo sous le bras. Et pendant qu’il jouait à Super Mario World, moi je lisais ses comics. Je crois qu’à l’époque j’étais un petit peu amoureuse de ce pauvre, ce timide, ce maladroit mais tellement attachant Peter Parker. Du coup, je n’aime pas trop quand on ne lui rend pas justice, quand son univers n’est pas bien retranscrit et là il y a clairement de gros soucis de rythme et de scénario.

Mais bon, je ne peux m’empêcher de me poser cette question : l’âge d’or des adaptations de comics au cinéma serait t-il révolu ? Est-ce que dans ce domaine là également, à force de trop traire la vache fanboys, elle ne donne plus que de la flotte ? Le profil film Batman – the Dark Knight Rises – devrait en partie répondre à cette question. Prions en attendant le 25 juillet prochain, joignons nos mains chers amis fans et prions…

 

PS : par contre, dans le jeu The Amazing Spiderman – qui sort le 29 juin en multi-plateformes – les images de gameplay font vachement envie… j’espère qu’il va m’aider à rattraper cette horrible déception (et la vidéo avec Stan Lee est trop marrante :D)…

The Amazing Spider-man
Sortie française : le 4 juillet 2012 ; durée : 2h17
Réalisé par Marc Webb (la saison 1 de la série Lone Star, le film (500) jours ensemble)
avec Andrew Garfield (Boy A, The Social Network, Never Let Me Go…), Emma Stone (Bienvenue à Zombieland, Crazy, Stupid, Love, La Couleur des sentiments…), Rhys Ifans (Human Nature, Le 51e Etat, Good Morning England…), Sally Field et Martin Sheen qui jouent Tante May et Oncle Ben

16th juin2012

[Ciné] Blanche-Neige et le chasseur

by Kasilla

Quelques mois seulement après la version de Tarsem Singh (The Cell…), voici que Rupert Sanders nous livre sa version du conte de Grimm : Blanche Neige et le Chasseur. Car comme dans les jeux vidéo (Alice Madness ReturnThe Unfinished Swan), ou les séries (GrimmOnce Upon a Time), les contes de fées ont le vent en poupe au ciné en ce moment… et moi j’aime bien qu’on me raconte des histoires (si si).

Alors vous connaissez l’histoire par coeur, je ne vais pas vous faire l’affront du synopsis. Si ce n’est qu’à la différence du conte original – et comme l’indique le titre – le chasseur a un rôle plus important dans cette version. Sachant que ce chasseur n’est rien de moins que Chris Hemsworth et là il a plus l’air d’un bûcheron aviné que d’un chasseur, mais bon… il reste trop ca-non ! Quand à Charlize Theron, elle surprend quelquesfois dans son rôle de la méchante Reine, surtout quand elle s’énerve… mais sans plus.

Le choix de Kristen Stewart (saga Twilight) pour jouer Blanche Neige a certainement été décidé pour attirer un public jeune, voir fanboys/girls… pas très joli tout ça ! Surtout que de mémoire, miss Snow est censé avoir la peau blanche comme la neige, les cheveux noirs comme l’ébène et les lèvres rouges comme le sang… là c’est pas trop ça.

Car le personnage de Blanche Neige a très souvent été attribué à des petits brunettes légèrement boulottes et avec un air un peu nunuche (pas toujours). Du coup, une Snow White qui grimpe aux arbres, patauge dans des eaux immondes et porte une armure (si si !), il fallait trouver un moyen de la rendre plus féminine-mimi non ? Mais comment ? Simple : elle attire tous les ch’tits nanimaux 10 km à la ronde (son odeur ?) et chiale 15 fois par jour… pitoyable !

Et c’est là qu’on voit que le Marketing a de plus en plus de prise sur le ciné (je le sais bien, je bosse dans le Marketing ;p) : on se contente d’ajouter des acteurs bankables à des scénarios pré-mâchés en se disant que de toute façon, une grosse OP de Com, plus quelques fans hystéros vont générer le buzz. Et ça sert d’excuses pour ne pas s’impliquer, ne pas prendre un seul micro risque. Et ce n’est pas les derniers La Dame en Noir (Harry Potter rules) ou Cosmopolis (Twilight rules !) qui me donnerons tort non ?

Et là je ne parle même pas des nombreuses idées piquées un peu partout, qui m’ont fait bondir à chaque fois. Mais mon cher ami Docteur No en parle beaucoup mieux que moi sur son Tumblr… sauf que lui a aimé le film (j’étais sur le (bip) quand j’ai lu ça !) ! Pour moi, c’est juste dans le line-up de ce que je dis partout dans cet article : j’ai eu une impression très net de foutage de gueule.

Bref…

Alors ok, c’est une adaptation d’un conte de Grimm ultra connu, personne ne s’attendait à une grosse surprise (une belle princesse + un(e) méchant(e) + un mec = une histoire). D’autant plus que le casting laisse entendre que le public visé a 12 ans et  un bulletin de notes calamiteux… mais je fais partie de ces gens (idiots ?) adeptes du Fantastique au point de laisser une chance à ce genre de production.

Mais là, Sanders et Universal poussent le bouchon un peu trop loin (Maurice !). Les seuls pistes intéressantes, les quelques effets bluffants et les rares jolies images sont toutes dans le trailer ! J’ai baillée une dizaine de fois et failli m’endormir 2 fois.

Bon j’avoue, j’ai eu 2 mini pincements au cœur. Un premier quand j’ai reconnu Bob Hoskins (mon âme d’enfant hurle « Eddie Valiant » dans Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ^^) bien caché sous ses postiches et un autre quand on comprend que cette si méchante Reine est en faite une victime morte de trouille (mais oui, les méchants ont TOUJOURS une bonne raison d’être méchant hein :/). Mais franchement, même mon p’tit coeur d’artichaut en intérim n’a pas cillé UNE seconde devant les batailles molles, les morts connes, les twists prévisibles et surtout, SURTOUT, les trop nombreuses larmes de cette godiche malingre d’héroïne.

En fait, cette adaptation de Blanche-Neige c’est un peu comme une soupe instantanée : on a un peu la flemme mais faim et puis y’a un joli packaging qui donne envie d’y croire. On a des doutes quand on voit que c’est juste de la poudre et de la flotte mais on espère… et au final zéro surprise, aucun goût. Moi j’aime pas la soupe.

Et cerise sur le gâteau, la leçon du film : quand on est jeune et jolie, les hommes vous suivrons jusqu’au bout du monde et donnerons leur vie pour vous. et quand on vieilli, on devient aigri, jalouse insensible et on meurt seule. Réjouissant :/

Blanche Neige et le Chasseur (Snow White and the Huntersman)
Sortie fr le 13/06/2012 ; durée 2h06
De Rupert Sanders (c’est son 1er film… NC)
avec Kristen Stewart (Twilight, Twiligh et… Sur la Route), Chris Hemsworth (The Avengers, Cabin in the Wood…), Charlize Theron (qu’on ne présente plus ! Perso je la trouve ex-tra-ordi-naire dans Monster !)…

05th juin2012

[Ciné] Prometheus

by Kasilla

Je vous avoue que j’ai eu un mal de chien à écrire cet article. Pourquoi ? Parce que pour la première fois depuis très très longtemps, je suis sortie d’une projo sans être capable de dire clairement si j’avais aimé le film que je venais de voir, ou pas.

Pour quelle raison ? C’est simple. Parce que comme beaucoup de monde – et malgré les dires de Ridley Scott – j’avais envie que Prometheus ait un p’tit goût d’Alien. D’une part parce que je suis fan de l’esthétisme de H.R. Giger, ensuite parce que lorsque j’avais vu Alien petite, il m’avait glacé le sang et enfin parce que cet univers est tellement vaste qu’il aurait mérité d’être approfondi dans un prequel.

Mais Ridley en a décidé autrement.

Pour vous dire, j’étais même bien décidé à aller le voir une seconde fois avant de démarrer ma rédaction, histoire d’être sûre de moi. Mais mon planning de ministre ne me l’a pas permis et il fallait que ça sorte. Alors voilà.

(Résumé Allociné) Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend… (beuuuuuarp !)

Tout d’abord, je tiens à vous rassurer. Malgré ses très nombreux défauts, Prometheus est un bon p’tit film de SF, car il a aussi des qualités.

D’abord – ce qui pour moi a été le plus impressionnant – vous y verrez des images magnifiques. Pour ceux qui comme moi sont fans d’astronomie depuis tout petit, qui ont dévoré documentaires et ouvrages pour quelques clichés, vous serez ici gratifiés d’images de reconstitution de l’immensité spatiale à couper le souffle !

Côté effets spéciaux, autant les personnages non humains ne dénotent pas plus que ça (on sent qu’il y a du boulot mais bon… voilà quoi), autant les vaisseaux sont d’un réalisme et d’un gigantisme plutôt impressionnant. Le Prometheus – le navire de notre fine équipe – est déjà plutôt vaste (moi aussi je veux une chambre avec un mur holographique !), mais c’est une petite crotte comparé à d’autres bâtiments (cf trailer ci-dessous).

Ensuite, côté casting on n’est pas trop mal servi. Au côté de Noomi Rapace (une guerrière !), de Michael Fassbender (l’aïeul de Data ?) et Charlize Theron (limite moins humaine que David), on retrouve quelques bonnes têtes comme Idris Elba (mon cher Luther) et Patrick Wilson (Le Hibou, pas mon Watchmen préféré ^^’). Alors entre ceux qui sont clairement à la mode en ce moment et les valeurs sûres, on pouvait difficilement faire plus exhaustif.

Mais je vous entends d’ici « Ok, l’espace, des gros vaisseaux classes et des têtes connues… et ?… ». Et bien c’est là où le bât blesse pour moi… parce que c’est presque tout.

Car même s’il s’inscrit dans la continuité historique (ces évènements se déroulent environ 30 ans avant Alien), Prometheus manque cruellement d’âme.

Alors ok, Ridley Scott nous a un peu baladé à ne pas savoir s’il voulait faire du prequel ou pas. Et on dirait qu’il a réellement hésité jusqu’au bout puisque quelques infos sont disséminées durant le film (prequel) mais trop peu pour que cela puisse remplir les blancs de l’histoire (pas prequel). Ces trous de scénario laissent clairement penser qu’un Prometheus 2 est dans les bacs, mais laissera les fans d’Alien tel que moi gravement sur leur faim.

De plus, j’ai cru noter quelques graves incohérences scénaristiques, surtout à la fin… mais no spoil, je vous laisse découvrir et revenir vers moi pour me dire ce que vous en pensez, hein ?

Détail qui a tout de même son importance, je trouve que les musiques ne sont pas adéquates. Alors ok je ne suis pas une spécialiste, donc je ne m’amuserais pas à analyser… mais globalement j’ai trouvé que ça collait rarement. Quand on entend des musiques comme celles des Indiana Jones, des Star Wars ou des Matrix (soyons fous !) qui collent au poil de c… euh… au millimètre près aux situations, là je les ai trouvé molles et assez souvent à côté de la plaque.

Sinon, je vais vous épargner l’analyse en profondeur comme j’ai pu en lire sur le web. Je comprends qu’en tant que fan on est envie d’analyser chaque plan, mais moi je marche plutôt au feeling. Donc voici le mien.

Comme beaucoup je pense, j’ai espéré jusqu’à la dernière minute que Prometheus serait un prequel d’Alien. Qu’il remplirait certains vides qu’avait laissés la 1ere saga comme « D’où viennent ces créatures ? » « Pourquoi nous veulent-elles du mal ? »… Et ces nombreuses questions ont trouvé trop peu de réponses pour que je m’en trouve rassasiée. Donc déception.

Cependant, je veux bien avouer que c’est tout de même un film à grand spectacle : du gadget high-tech en-veux-tu, des CGI, du fan-service… il y a de quoi contenter le plus grand nombre. Le spectacle est plutôt prenant et on ne voit (presque) pas passer les 2h et des poussières.

Mais si pour moi les précédents Alien étaient des films d’angoisse teintés de SF (là je ne parle pas de leur qualité respective hein, juste de leur classification), celui-ci est plus un film de SF-anticipation avec 1-2 créatures cracra. Du coup, il ne génère pas les mêmes sentiments, le même frisson… et moi c’est ça qui m’a manqué.

En clair, pour apprécier Prometheus, il faut aller le voir en se disant qu’on va se payer un bon film de SF-anticipation… mais pas un Alien.

Prometheus de Ridley Scott (la saga des Aliens, Blade Runner, Legend, Gladiator, etc)
sortie en salle le 30 mai 2012, durée 2h03
avec Michael Fassbender (A Dangerous Method, Shame, X-Men: Le Commencement…), Charlize Theron (L’Associé du Diable, Monster, Æon Flux…), Noomi Rapace (Millenium (V.O.), Sherlock Holmes 2, Babycall…), Idris Elba (28 semaines plus tard, Luther, Thor, Ghost Rider 2 (sic !)), Patrick Wilson (Watchmen, L’Agence tous risque (arg !), Insidious…)…

.

Et ci-après, quelques questions-extrapolations spoiler… ne surlignez qu’à vos risques et périls ;p

Voici quelques éléments du film qui m’ont intrigués, voir laissés sur ma faim… alors si certains d’entre vous ont envie d’en causer, je vous invite à le faire en commentaire… (start spoil)

Le rôle de Charlize Theron :
Le commandant de la mission Meredith Vickers (jouée par Charlize Theron) est clairement une caricature de la nana qui veut s’imposer. On ne connait pas assez les moeurs de cette époque pour savoir si le sexisme existe encore, mais dès le début du film, on sent qu’elle a des choses à prouver. Du coup, quand on découvre que Charles Weyland est dans le vaisseau, tout s’éclaire : elle veut être reconnue par son père. Hors, David – la machine – semble avoir plus de valeur aux yeux de l’ancêtre que la magnifique et imposante jeune femme… la vieille rengaine du fils préféré ?

Le rôle de ‘maman’ Noomi :
La scientifique Elizabeth Shaw jouée par Noomi Rapace révèle le secret de sa ferveur presque à la moitié du film : elle recherche les origines de la vie ‘humaine’ car elle est elle-même stérile. D’une certaine façon, elle veut enfanter de l’histoire terrienne en la révélant au monde (les larmes dans ses yeux quand elle en parle à l’équipage au début). C’est donc à la fois ironique mais aussi prévisible que ce soit elle qui se fasse inséminer. Ce qui reste floue pour moi c’est le mode d’insémination et ses conséquences : son mec est presque rongé est totalement transformé au niveau de son propre ADN, alors qu’elle (qui n’a été en contact qu’à travers son ADN à lui) se retrouve avec un parasite ‘poulpesque’ qui prend vite des propositions hallucinantes… c’est quelle génération d’alien ce machin ? Et l’autre alien qui sort de l’humanoïde, c’est la même génération que dans Alien ou il y a encore des intermédiaires à prévoir ? Moi un peu perdue ^^’

La religion :
Vous reprendrez bien un peu de « Dieu sauve toujours ses plus fervents adeptes ». Quand David oscule Elizabeth, celle-ci est très réticente à ce qu’il lui retire sa croix (semble-t’il) chrétienne, souvenir de son paternel. Mais en dehors de la valeur sentimentale de l’objet, on sent qu’il y a aussi une dimension religieuse dont ils reparlent à un moment. Ok, ses recherches prouvent que ce n’est pas Dieu qui nous a créé mais ‘eux’… mais qui les a crée ‘eux’ ?! Moi j’aurais tendance à dire encore une excuse pour nous resservir du God Bless America à toutes les sauces, mais bon. Votre avis ?

Le sacrifice :
Là je ne m’étendrais pas car c’est une notion classique au cinéma : les héros qui se sacrifient pour sauver l’humanité toute entière. Cependant, je trouve que ce sacrifie est tempéré par un manque d’attachement aux personnages. En effet, que ce soit le rôle d’Idris Elba ou de ses acolytes et équipage du Promethée, on nous en dit tellement peu sur eux, que leur action d’éclat de fin de film parait moindre. Pourtant certaines pistes auraient pu être creusées comme la relation Meredith/Janek, ou le relationnel entre personnes d’un même équipage au sein d’une mission telle que celle-ci (partir aux confins de la galaxie, loin de ses proches et de sa planète natale). Personnages peu exploités ?

La boîte de Pandore :
Bon là, je fais peut-être un peu ma maligne. Le vaisseau s’appelle Prométhée, le personnage de la mythologie grec qui a volé le feu aux dieux pour l’offrir aux humains… il s’en est mordu les doigts le pauvre. Et bien en restant dans cette mytho, vous ne trouvez pas qu’il y a comme une notion de boîte de Pandore ? L’humanité joue les curieux et pan! sur les doigts. D’ici qu’on nous laisse entendre que c’est 1000 fois mieux de rester dans l’ignorance, il n’y a peut-être pas plusieurs années lumière de distance…

Vie éternelle :
Ça se rapproche un peu des mythes : lorsqu’on découvre que toute cette mission a en fait été orchestrée par Weyland, car il pense trouver sur cette planète et dans ce peuple hyper évolué, un remède à sa propre mortalité. Résultat des courses, il finira connement, le nez dans la poussière et dépossédé de ses illusions… triste fin mais prévisible non ? (l’argent ne permet pas tout… en tout cas pas la vie éternelle on dirait)

Esthétisme différent :
Pour en avoir parlé avec pas mal de gens en une semaine, beaucoup m’ont certifié que l’on y retrouvait bien l’esthétisme Alien. Pour eux, les quelques évocations de la civilisation antérieure de cette planète ressemblent traits pour traits à ce qu’ils ont pu voir dans la quadrilogie Alien. Alors là je suis obligé de dire : je ne suis pas tout à fait d’accord. Ok, il y a une légère inspiration, mais RIEN A VOIR avec l’esthétisme noir/sexuel/dérangeant de H.R. Giger. Tout juste une vaste inspiration édulcorée et noyée par des têtes chauves gigantesques qui font plus Iles de Pâques qu’autre chose (sauf pour le Space Jockey ok… mais c’est un peu mince non ?). Le prochain qui me dit que c’est à fond Alien, je lui montre mes bouquins sur Giger et on en recause…

Sinon j’ai noté quelques flous, pistes inexplorées… alors si certains d’entre vous peuvent/veulent éclairer ma lanterne :

- Dans la scène du début : pourquoi « l’homme » boit-il cette huile ? Pourquoi ici, en haut de cette cascade ? D’où vient-elle cette huile ? Est-ce la même planète que par la suite ? Si oui, on dirait que le climat a totalement changé (de luxuriant à… mort).

- Le projet des humanoïdes tout blancs c’est de nous contaminer avec leur saloperie d’huile ? Pourquoi ? Et qu’est-ce qui les a arrêtés ? C’est leur ‘création’ (sûre ?) qui s’est retournée contre eux ? Comment le simple fait que l’un d’entre eux se ‘cache’ dans un caisson de stase l’a protégé ? Et pourquoi une fois réveillé, seul, il décide tout de même de mener à terme le projet de sa race (et n’y a personne à qui prouver quoi que ce soit ou à sauver !) ?

- Celle-là elle me picote un peu l’arrière du crâne : L’alien de la fin est-il la même version/génération que celui d’Alien ? Parce qu’il a l’air plutôt différent, genre tout lisse, tout gentil… il ne ressemble pas beaucoup aux créatures cauchemardesques qu’on croisera dans les autres épisodes (limite il est mignon ^^’). Parce que si on regarde : l’huile a changé l’ADN du mec de Noomi, qui a inséminé Noomi, qui a engendré un bébé Cthuluhu (mouarf ! XD) qui lui a montré sa grosse tentacule à l’albinos… qui a ‘accouché’ d’un pseudo alien. C’est moi ou c’est digne du docteur maboule ses mélanges entre races qui n’auraient jamais dû se croiser dans l’univers ?

A qui est le visage de pierre ?

(end spoil)

18th mar2012

La Dame en Noir… SUPER sieste

by Kasilla

Arthur Kipps est un jeune notaire veuf qui élève seul son enfant. Alors que le deuil le poursuit toujours, son employeur lui demande de régler une succession sensible sous peine de le mettre à la porte. Laissant son fils, Joseph 4 ans, seul avec sa nounou à Londres, il prends le train pour rejoindre une petite bourgade peu accueillante et démêler l’histoire de cette maison au milieu des marais.

Réalisé par James Watkins (The Descent 2, Eden Lake) et mettant en scène un Daniel Radcliffe qu’on a encore du mal à imaginer en autre chose qu’Harry Potter, la Dame en Noir est issu d’un roman de Susan Hil du même nom. Si je vous donne ces quelques infos techniques, c’est pour que vous compreniez avec quelles difficultés ce film partait déjà : un réalisateur qui n’a pas encore fait ses preuves, un acteur trop jeune et encore trop collé à un ancien rôle et l’adaptation d’un roman, exercice ô combien difficile et au résultat trop souvent décevant. Et ce qui devait arriver, arriva…

La première fois que j’ai vu le trailer de The Woman in Black, c’est tout de suite pensée au Sleepy Hollow de Tim Burton. Un homme au visage marqué par le chagrin, une cambrousse bien inhospitalière et un secret. Mais même si Daniel Radcliff a des petits aires de Ichabod Crane dans son costume 3 pièces avec sa montre à gousset en pendant, la comparaison s’arrête là. Car malgré tous les défauts du film de Burton, il faut tout de même lui reconnaître une certaine ambiance et quelques scènes haletantes.

Dans la Dame en Noir, on reste assis mollement sur son siège, on attend les émotions… et rien ne vient.

La base du scénario, c’est tout de même un jeune veuf éploré qui se bat pour élever seul son enfant et qui se voit contraint d’aller dans ce trou perdu pour garder son job. Il porte encore lourdement le deuil de l’être aimé quand il débarque dans un village maudit où les enfants tombent comme des mouches… et on s’en fiche royalement ! Comment ce fait-il qu’on n’arrive pas à accrocher à ce triste contexte et au visage marqué d’Arthur ?

Et la peur ? N’est-ce pas censé être LA BASE de ce qu’on nous vend comme film d’horreur-angoisse ? Je n’ai pas été surprise, n’ai pas sursautée une seule fois ! Les rares moments de rencontre entre les vivants et les revenants, on les voit venir à 15 km : les ficelles employées habituellement dans le cinéma pour générer la peur, ici ce ne sont plus des ficelles mais des cordages de supertanker !

Attention, je n’ai pas dis que c’était une bouse totale ! Dans les choses positives, j’ai tout de même noté un effort niveau ‘apparences’. Les paysages de cette campagne anglaise sont gris à souhait, le village bien bouseux comme l’on s’y attendrait, les costumes, les calèches, la déco des maisons vous mettent bien dans l’ambiance (Je peux avoir un Brandy dans un verre ballon en cristal svp ? :D).

Et la maison… mais quelle maison ! Totalement perdue sur une pauvre motte de boue au milieu des marais noirs, ce manoir est une petite perle de poésie gothique. On y retrouve tous les indispensables du genre : elle est envahie par les ronces et les nuisibles, elle croule sous les objets personnels lourds de souvenirs et forcement elle est hantée. Et franchement, la nurserie… si vous voulez que vos gosses deviennent des phobiques paranoïaques, faites-leur la même ;)

Et pourtant, malgré de beaux décors, un synopsis qui faisait envie, The Woman in Black n’a pas réussi à me donner un seul frisson… je m’y suis profondément ennuyée. En même temps – en tant que fan de films d’horreur – je m’attendais tellement à un jolie film d’angoisse un peu glauque… et j’ai eu le droit à un pseudo fantastique mal dirigé, un fantôme peu crédible, avec un héros non assumé… décevant.

La Dame en Noir (V.O. : The Woman in Black)
Sortie Fr : 14 mars 2012
Genre : Épouvante-horreur… moi je dirais tout au plus Fantastique :/
Durée : 1h35 (Ouf !)
Interdit au moins de 12 ans.

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