20th mai2013

[Cannes2013] Jour 4&5 : Jimmy P., Tel Père Tel Fils, Inside Llewyn Davis, Borgman…

by Kasilla

En ce premier week-end sur la Croisette, le beau temps est timidement de retour. Les rues et les salles sont plus pleines aussi, week-end oblige.

A la fraîche, je mate Jimmy P. (Psychothérapie d’un indien des Plaines), un film d’Arnaud Desplechin, avec Benicio Del Toro et Mathieu Amalric. L’histoire est simple, elle tiens dans le titre : James Picard, un natif américain ancien combattant, est envoyé en centre ‘de santé’ car depuis son retour de la guerre, il a d’horribles migraines. Il va plus ou moins servir de cobaye à l’armée, qui va le coller en psychanalyse avec toubib français un peu bancal, le Dr Georges Devereux.

Sans transition, (si ce n’est un bref passage au Café Wifi Orange), je fais à nouveau la queue pour assister à un film japonais – Soshite Chichi ni Naru – ou en français : Tel Père, Tel Fils. Une jolie histoire de nourrissons échangés à la naissance et du dilemme des parents… à la fois drôle et plutôt émouvant.

Le samedi soir, on va faire un tour sur la plage Orange pour boire quelques cocktails en compagnie des collègues et danser. Super ambiance, super déco et même quelques VIP (on m’a entre autre présenté Alban Lenoir… a-do-rable ^^). Je crois que celui qui s’est amusé le plus ce soir, c’est bien notre cher Edouard ! Mais il faut être raisonnable et rentrer tôt car demain matin je vais voir le nouveau film des frères Cohen

Inside Llewyn David c’est l’histoire d’un jeune musicien qui rêve de vivre de sa guitare et qui pour cela est prêt à tous les sacrifices. Ethan et Joel Cohen nous livre une nouvelle fois une tranche de vie, une histoire rocambolesque avec un jeune acteur plein de talent : Oscar Isaac.

Puis retour à mon appart pour bosser en attendant la séance du soir en « tenue correcte exigée » : le très controversé Borgman. C’est donc à nouveau en robe du soir et perchée sur mes hauts talons que je fais une énième fois le chemin d’un bout à l’autre de la Croisette, de mon logement jusqu’au Grand Théâtre des Lumières (Nota : brûler cette paire d’objets de torture dès mon retour à Paris !).

Borgman est un film OVNI. Ca parle avant tout de manipulation, mais un peu comme dans un film de David Lynch, il ne faut pas chercher à tout comprendre (en même temps « on ne nous dit pas tout ! »). Une petite famille plutôt aisée va se retrouver subjuguée par un étrange gourou… jusque où est-ce que ça va les mener ? Vraiment très étrange comme film, plutôt violent mais pas inintéressant…

De retour à mon appart, une rapide chronique sur ce dernier film puis dodo… demain débute une semaine riches riche en films… et en émotions.

18th mai2013

[Cannes2013] Jour 2&3 : Jeunes et Jolie, Heli, Le Passé, Tian Zhu Ding…

by Kasilla

 

Après cette montée de marches rapide mais mémorable, le réveille à 6h30 est un peu difficile. En effet, on m’a chargé de m’occuper de la sélection officielle et le plus pratique est d’assister aux projections matinales.

En ce jeudi 16 mai, me voici donc à 8h du matin dehors, à traverser la Croisette au pas de charge. Le temps est gris mais il ne pleut pas… enfin pas encore. J’assiste à la projection du film le plus sexy de la sélection – Jeune et Jolie – le dernier François Ozon.

Jeune et Jolie c’est l’histoire d’une adolescente qui va décider du jour au lendemain de se prostituer en cachette. L’actrice qui joue le rôle de cette toute jeune femme de 17 ans – Marine Vacth – sublime malgré ses formes juvéniles, à la lourde tâche de porter entièrement le film sur ses frêles épaules. Mais globalement c’est du classique de chez Ozon, donc ça fonctionne… même si le sujet est un peu touchy (des vieux qui baisent avec une gamine, moi j’ai du mal, désolée ^^’).

Après une rapide rincée (il faut ressortir du Grand Théâtre Lumière pour pouvoir accéder à la prochaine projo sur place… hyper pratique !), je me remet à faire la queue pour assister à Heli, d’Amat Escalante.

Heli c’est l’histoire d’une famille mexicaine qui va se retrouver poursuivit par le cartel de la drogue et dont la petite existence pépère va sombrer dans l’horreur. Malgré un sujet intéressant, le film fait appel à de grosses ficelles sanguignolantes comme la torture et le viol… j’en ressort avec la nausée, pas génial.

Petit passage rapide au Café Web Orange, beaucoup plus sympa et cosy que l’espace presse (mais tout aussi plein… c’est qu’il y en a des journalistes sur place !). Je prend quelques photos pour le Pinterest Orange consacré au Festival, puis je rentre écrire mes articles du jour dans mon superbe logement.

Le lendemain, vendredi, jour 3, même manège : levée très tôt, direction le Grand Théâtre pour mes projections du jour. Aujourd’hui je vais assister au très attendu Le Passé, le dernier Asghar Farhadi, ainsi que Tian Zhu Ding (A Touch of Sin).

Après A propos d’Elly et Une Séparation, Farhadi a choisi la banlieue parisienne comme décors de son nouveau film, Le Passé. Celui-ci raconte le drame d’une mère de famille – joué par Bérénice Bejo – qui tente désespéramment de se construire un avenir malgré de nombreuses difficultés et un lourd passé. Bouleversant de justesse.

Un peu déboussolée, je sort prendre l’air sur l’une des nombreuses terrasses du théâtre et là – oh surprise – il fait enfin beau ! Je prend quelques photos du vieux port, ainsi qu’un Boby promenant de petits cochons… çà ça va servir pour mon Image du Jour (aujourd’hui c’est mon tour).

Puis je m’installe à nouveau dans cette magnifique salle pour voir A Touch of Sin. J’avais été plutôt enthousiasmée par le trailer vu en amont, mais là ça a été un peu difficile pour moi. Quatre histoires mises bouts à bouts, 4 profils d’êtres humains qui vont basculer dans la violence chacun à leur façon. Une critique grinçante de la société économique chinoise.

Puis je rentre pour écrire mes articles du jour, plus un verre ‘entre filles’ avec les collègues Céline et Raphaëlle dans un petit bar sympa le soir (Edouard étant en projection)… la routine cannoise quoi ;)

 

 

16th mai2013

[Cannes2013] Jour 1 : arrivée et cérémonie d’ouverture

by Kasilla

Début du jour 1

Je suis HS (déjà !). Cinq heures de TGV, l’appart de mes rêves (je veux avoir le même à Paris svp ^^’), badge sésame, sandwichs hors de prix, montée de marches étrange, cérémonie d’ouverture, film et retour sous la pluie…

Bon d’accord, je vous explique un peu.

Donc voilà, à l’heure de l’aérospatiale et du clonage, on est toujours pas fichu de faire un train qui roule assez vite pour relier Paris/Cannes en moins de 5h. Donc on prend son mal en patience et pour ma part, je regarde quelques films sur mon ordi histoire de commencer à me mettre dans le bain (mais d’un demi-oeil car j’ai dormi 3h la nuit dernière… décalage noctambule/diurnambule oblige).

Arrivée à Cannes, Jean Gabin nous regarde passer sous un soleil timide, nous rejoignons l’hôtel en traînant nos énormes valises et là surprise : nos appartements respectifs sont MAGNIFIQUES ! Autant dire que ça commence plutôt bien.

On se rejoins en bas pour découvrir le boulot des collègues qui avaient passés ces 10 derniers mois à préparer le prochaine festival et plus particulièrement la Plage Orange. Et idem. Un peu bas de plafond (bon ok, c’est moi qui suis trop grande) mais tout le confort moderne : un bar, un resto dont les plats fleures délicieusement bon (j’ai FAIM !), une terrasse et même un ponton ! Claaaaaasse !

On récupère nos badges et on part en quête de quoi nous restaurer quand le téléphone de ma Directrice de Rédaction Céline sonne : elle a réussi à m’avoir une place pour la cérémonie d’ouverture du Festival ! Une chance inespérée, mais j’ai 30 minutes pour me préparer !

Je rentre en 4e vitesse, enfile ma robe du soir, mes talons aiguilles, rafistolle ma coiffure et mon make-up et go le Palais des Festivals, 15 cm plus grande que d’habitude.

Arrivée là-bas c’est la cohue. Entre la foule, la danse des voitures de luxe, les chasseurs d’invitations et les vendeurs de parapluies (c’est vrai ça sent la pluie…) il est difficile de se frayer un chemin jusqu’au Martinez où j’ai rendez-vous.

Et là il m’arrive une chose étrange. Je croise un ami réalisateur dans son beau costume, on commence à discuter et sans m’en rendre compte je me retrouve… au pied du tapis rouge ! La sécurité m’obligeant à avancer (le jury arrive dans quelques minutes) et le temps ayant tourné à l’averse, je foule le tapis rouge le plus réputé au monde au pas de course, en équilibre précaire sur mes inhabituelles chaussures de soirées. Et voilà, j’ai montée les marches et me voilà devant la vue plongeante d’un parterre de stars et de photographes !

Ca n’a duré que quelques secondes, mais mes jambes flageollent et mon coeur bat à 100 à l’heure… plutôt impressionnant.

Puis entrée dans le Palet des Festival, on trouve ça place, on s’assoit sagement et on attend le début de la cérémonie. Audrey Tautou à la présentation, Steven Spielberg en président du jury (super standing ovation suite à la projo d’une vidéo récap de ses plus grands films) puis Leonardo DiCaprio arrive pour ouvrir officiellement le festival. Et c’est la projection du film d’ouverture Gatsby le Magnifique.

En sortant de là un peu hagard, les giboulées de mars se sont transformées en pluie tropicale et je regagne mon logement sous la pluie… sans parapluie évidemment et toujours avec mes talons de 15 cm. Arrivée à bon port (lol !) trempée comme une souche, rédaction de ma critique de Gatsby puis dodo vers 4h. Demain 6h30 ça redémarre…

Welcome to the 66th ‘Festival de Cannes’ ! ;)

Fin du jour 1

 

16th mai2013

[Cannes2013] Mon Festival de Cannes : récapitulatif

by Kasilla

Cette année, j’ai eu la chance et le privilège d’être sélectionné pour faire partie de la Team Live Orange Blog pour couvrir ce 66e Festival de Cannes !

Du coup, je vais tenter de vous rapporter cet événement comme si vous y étiez, les films vus, les stars croisées, les événements, les choses insolites, etc.

Jour 1 : Arrivée, montée des marches et Gatsby…

Jour 2 & 3 : Jeunes et Jolie, Heli, Le Passé, Tian Zhu Ding…

Jour 4 & 5 : Jimmy P. (Psychothérapie d’un indien des Plaines), Tel Père Tel Fils, Inside Llewyn Davis, Borgman…

Jour 6 & 7 : Wara no Tate, Blind Detective, Behind the Candelabra…

 

12th mai2013

[Ciné] Trance

by Kasilla

Simon travaille comme Commissaire Priseur, il est du coup formé et entraîné aux gestes pour préserver les oeuvres en cas de braquage. Mais lorsque la situation réelle arrive, les choses tournent mal et Simon se retrouve à l’hôpital et amnésique. Mais où est donc passé le tableau de maître évalué à plusieurs millions de dollars ? Le secret est enfermé quelque part dans son esprit…

L’hypnose, voilà un sujet au combien intéressant qui n’est pas souvent traité au cinéma. Car  si certaines de ces pratiques sont de l’esbroufe notoire (comme les spectacles sur les plages ou dans les émissions TV), cette pratique est tout de même un pendant de la psychiatrie et a prouvée sa réelle efficacité chez certains sujets. En clair, pour peu que vous y soyez un peu réceptif, l’hypnotiseur peut manipuler votre cerveau soit pour ouvrir certaines portes (sur vos peurs, votre mémoire…), soit pour vous pousser à faire certaines choses… effrayant non ?

Ainsi le duo Danny Boyle et John Hodge – après Petits Meurtres entre Amis, Trainspotting et La Plage - appréhende une nouvelle fois un univers peu commun. Car si le film débute comme un simple vol de tableau, il dérive assez vite vers une intrigue à tiroirs, où le scénario prend un malin plaisir à vous perdre. L’histoire du gangster capable d’employer tous les moyens possibles et imaginables pour récupérer l’objet de son désir n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Et là aussi, il faut bien avouer que le trio McAvoy/Cassel/Dawson fonctionne plutôt bien. James McAvoy (qui reste pour moi Charles Xavier dans X-Men le Commencement et Leto Atréïdes dans la mini-série Dune) s’y retrouve dans un rôle plus mûr, limite trop pour ses 34 ans, mais reste très crédible. Vincent Cassel campe un gangster qui semble impitoyable, mais dont les côtés humains vont peu à peu être mis à jour. Quant à Rosario – même si j’ai un gros doute sur l’une de ses scènes ‘phare’ – j’ai cru revoir son personnage de Gail dans Sin City : belle, forte et féline… un personnage plus subtil qu’il n’y paraît au 1er abord.

Pour couronner le tout, ce virtuose de la mise en scène qu’est Danny Boyle (fortement aidé par son Directeur de la Photo : Anthony Dod Mantle) a encore ici su prouver son talent. Le rythme va crescendo, la tension et le malaise montent à mesure que les ‘indices’ sont révélés. Quant aux décors très étudiés (tourné à Londres) ils permettent de donner une ambiance particulière à chaque scène clé du film, boosté par une bande-son qui colle parfaitement (ça aussi c’est un principe chez Boyle !).

Parfois, on pense avoir compris tous les tenants et les aboutissants, on peste d’une intrigue aussi prévisible… mais après 2-3 chausses trappes, on se rend compte qu’on a tout faux et que les choses sont beaucoup plus subtiles que prévu. Un vrai plaisir pour les spectateurs qui comme moi sont trop souvent agacés par des scénarios qui tiennent sur un post-it et les histoires pré-digérées.

Date de sortie : 8 mai 2013 – Durée : 1h35
Réalisé par Danny Boyle
Avec James McAvoy, Rosario Dawson, Vincent Cassel…

06th mai2013

[Ciné] Evil Dead

by Kasilla

Trois amis et un grand frère se retranchent dans une bicoque en forêt pour tenter de sortir Mia de sa grave addiction à la drogue. Lorsque celle-ci se met à délirer, notre groupe de jeunes naïfs pensent de suite aux effets du manque. Mais la chose à laquelle ils n’auraient jamais pensé, c’est que les récents événements sont dûs à une litanie tirée d’un vieux livre qui traînait à la cave. Mais quel est cette chose dans les bois qui les a suivi jusqu’à la cabane ?…

Adaptation osée, je dirais même risquée, du GRAND classique de l’horreur orchestrée par le trio Sam Raimi/Rob Tapert/Bruce Campbell, ce reboot du célèbre Evil Dead de 1981 avait de quoi faire trembler les fans. Car c’est toujours touchy de ré-adapter un tel panthéon du cinéma de genre. Mais Raimi avait le projet d’un 4e Evil Dead en tête depuis longtemps, mais ne se sentais pas vraiment le courage de le faire… il devait trouvé LE jeune réalisateur qui saurait prendre la relève.

La ‘légende’ raconte que Raimi est tombé sur Panic Attack – le 1er court de Fede – et a tout de suite était impressionné par le style du jeune homme, sa maturité artistique, son savoir-faire… il réussi donc à convaincre Tapert et Campbell de le rencontrer. Et même si ça ne fut pas le coup de foudre immédiat (Campbell avait des doutes), l’enthousiaste de Fede a fini de convaincre le trio « d’anciens » et le nouvel Evil Dead est né.

Voilà pour la genèse, maintenant parlons du film. Comme son illustre ancêtre, ce reboot démarre avec un groupe de jeunes qui décide de se retirer dans une vieille cabane en plein coeur de la forêt. Les raisons ne sont pas vraiment les mêmes, mais ‘how cares ! », le décor est en place. Cepedant, Fede insiste sur le fait que cette différence de ‘mobile’ est voulue : l’addiction de l’héroïne Mia, en fait la cible rêvée pour « ce qui rampe dans l’ombre ».

Mais depuis les années 80, les codes de l’horreur ont changés et le publique avec lui. Ce qui provoquait évanouissements et hauts le coeur à l’époque parait souvent risible aujourd’hui… on ne fait plus peur avec les mêmes recettes. Fede Alvarez a donc dû orienter son scénario en fonction de ces nouveaux codes tout en préservant le côté vintage de sa source (aucune CGI dans son film !). Du coup, les effets gore pourront en dégouter certains, comme d’autres trouveront cela ridicule. Pour ma part, j’ai trouvé le ton très juste : la peur va crescendo depuis la légère angoisse jusqu’à l’écoeurement.

Dans les points négatifs, on peut relever certaines facilités scénaristiques et au niveau des personnages (« des fruits de mer » d’après le confrère Blix) et quelques effets ‘too much’ (« Ah j’en ai marre ! Crraaaaak !!!… »), la première moitié du film étant plus réussie que la deuxième, mais globalement c’est un joli spectacle horrifique. D’autant plus au vue du challenge : s’inspirer sans copier, contenter les vieux fans comme en ramener de nouveaux, selon moi la quête est validée ! Les ultra fans crieront peut-être au sacrilège (comme souvent ;p) mais moi j’ai passé un bon moment et je le conseille.

PS : pour info, le Evil Dead originel (celui de Sam Raimi) ressort en DVD et Blu-ray le 6 mai prochain chez Sony Pictures ;)

Date de sortie 1 mai 2013 – Durée : 1h30
Réalisé par Fede Alvarez
Avec Jane Levy, Shiloh Fernandez, Lou Taylor Pucci…

01st mai2013

[Ciné] Jurassic Park 3D

by Kasilla

Comme James Cameron avec Titanic il y a 1 ans, Steven Spielberg a décidé de faire convertir son blockbuster Jurassic Park en 3D. Le relief n’étant pas toujours pertinent même sur les films tournés en 3D native, on est en droit de se demander l’intérêt d’une telle conversion… 20 ans après.

Pour moi, la 3D est dans 80% des cas inutile, voir dérangeante (elle rend certaines zones floues, assombrie l’image et le port de lunettes supplémentaire c’est vite gênant). Et bien là ce fut malheureusement le cas : je n’ai quasiment rien vu en 3D ! Et pourquoi en 3D d’ailleurs ? Selon moi une simple restauration aurait suffit.

Après, il faut bien avouer que voir ressortir ce grand classique qu’est Jurassic Park fait plaisir (j’aime toujours autant Sam Neill !) et l’image et le son bénéficient d’un véritable coup de jeune ! Je conseille donc aux nostalgiques de retourner le voir au ciné, mais plus pour le redécouvrir ce classique sur grand écran (ou le faire découvrir à leurs enfants ; ) plus que pour la 3D, qui n’apporte ici pas grand chose selon moi.

Date de ressortie en 3D : 1 mai 2013
Date de sortie originelle : 20 octobre 1993  - Durée : 2h02
Réalisé par Steven Spielberg
Avec Sam Neill, Laura Dern, Ariana Richards, Joseph Mazzello, Jeff Goldblum…

01st mai2013

[Ciné] Stoker

by Kasilla

A sa mort, Richard Stoker laisse une veuve – Evelyn – une orpheline – India – mais aussi un sombre secret. Lorsque son jeune frère Charles réapparaît à l’enterrement, après des années à l’étranger, il propose aide et soutien aux deux femmes endeuillées. D’abord charmant et avenant, le beau jeune homme prend de plus en plus de place dans la maison et leur entourage voit cela d’un oeil méfiant.

Dès sa fiche technique, on sent de suite que Stoker est un film à part. D’abord une affiche perturbante avec des acteurs aux yeux figés, un décors, des contrastes forts, l’ambiance  est mise en place dès le 1er regard. Ensuite un réalisateur sud-coréen – Park Chan-wook – pour une production américano-anglaise… et pas n’importe lequel puisque c’est celui du chef-d’oeuvre Old Boy, mais aussi de Sympathy for Mr Vengeance, Lady Vengeance et Thirst (le film de vampire le plus frappé que j’ai jamais vu !). Une bien étrange recette pour un film au goût à la fois épicé et aigre-doux.

Comme souvent dans les films Chan-wook, la photo et la mise en scène sont d’une précision et d’un soin rares. Chaque détail, chaque couleur, chaque reflet ou souffle du vent sert un tableau et entretient une ambiance ‘nasty’ comme dise les anglais. Un oncle qui charme une belle-soeur de 15 ans son aîné, se comporte de façon hyper protectrice avec sa nièce, une intrigue qui s’emmêle, des scènes laissant place au questionnement et des gens qui disparaissent un à un. Et au milieu de tout cela, perdue, comme marchant toujours 6 pieds au dessus du sol, la jeune India, à la fois belle et froide comme la mort.

Nicole Kidman – malgré le temps et l’overdose de botox – reste une femme très sensuelle, mais que l’on vient à plaindre au cours de l’intrigue. Evelyn son personnage, tente de surmonter son deuil comme elle le peut, mais va se perdre en cours de route. Matthew Goode, qui incarne Charles Stoker, a la beauté du diable et provoque toutes sortes d’émois autour de lui. Il semble au premier abord être un simple gigolo, mais lorsqu’on entre-aperçoit son petit sourire en coin, on comprend qu’il a beaucoup plus en tête que le seul désir des femmes alentours.

Quand à l’intrigante mais magnifique India (Mia Wasikowska), les premières images la montre comme une jeune-femme un peu absente voir autiste, qui grimpe aux arbres, parle peu, mais dont la personnalité va se déflorer comme un insecte qui sort de sa chrysalide… et la transformation est impressionnante à voir.

Ce film est d’une sensualité malsaine rare, un peu comme le fait de trouver excitant quelque chose d’interdit, de sale. Stocker vous prend aux tripes… ou plutôt au ventre. Tour à tour choquant, sensuel, dérangeant, violent, étrange et magnifique, ce film est ce que j’ai pu voir de plus étonnant, de plus engagé, de plus risqué depuis pas mal de temps. Comme une toile de Dali ou d’Octavio Ocampo, à la fois magnifique et effrayant… à voir.

Date de sortie : 1 mai 2013 – Durée : 1h40
Réalisé par Park Chan-wook
Avec Mia Wasikowska , Nicole Kidman, Matthew Goode…