28th mar2013

[Ciné] Jack le Chasseur de Géants

by Kasilla

Jack est un jeune fermier qui vie avec son vieil oncle dans leur petite ferme. Les temps étant particulièrement durs, son tuteur l’envoie vendre leurs dernières possessions… mais une fois sur le marché, rien ne se passe comme prévu et il repart avec uniquement un sachet de haricots ‘magiques’ en poche. Car une vieille légende dit que lorsque les haricots germent, ils créent une passerelle vers le monde des géants…

Énième film hollywoodien adapté d’un conte de fée, Jack the Giant Slayer marche avec son 96 fillette dans des traces déjà bien enfoncées. Car après l’énervant Blanche-Neige et le Chasseur l’année dernière, le pénible Hansel & Gretel Witch Hunters le mois dernier et le mignonnet Le Monde fantastique de Oz la semaine dernière, on est trop souvent bien plus proche du pop-corn (and beer) movie que du chef d’oeuvre. Et malheureusement « Jack » ne déroge pas vraiment à la règle.

Pur style Heroic-Fantasy, on ne peut pas lui retirer un certains souffle epic. Mais ce souffle retombe trop vite – comme celui d’un asthmatique – et avec lui notre intérêt pour l’intrigue (si intrigue il y a). Pourtant certaines scènes d’action valent le coup… mais elles sont noyées dans un océan de slim rose bonbon et mou (la jolie princesse qui craque pour le petit bouseux romantique… beeuuuurp !).

Mou comme le personnage principal Jack, joué par Nicholas Hoult (qu’on a pu voir la semaine dernière dans Warm Bodies et où il était paradoxalement beaucoup plus touchant et sexy en zombie). Ici en petit paysan cracra, avec sa raie de côté et son air benêt, on a juste envie de l’envoyer récupérer l’étable avec sa brosse à dent (s’il en a une).

Quand aux autres personnages : la princesse (Eleanor Tomlinson) a des faux airs d’Alice dans la version de Tim Burton mais pas le charisme, le Responsable de la Garde (Evan McGregor) a pris un sérieux coup de vent capillaire (limite voile et vapeur) et le méchant de l’histoire (no spoil) n’est qu’une éminence grise comme il en existe des milliers, sans aucune originalité.

Et une fois encore, la 3D cheap (avec ces cochonneries de lunettes plastoc !) m’a saoulé. Globalement elle assombri l’image (ils ne peuvent pas pousser la luminosité pour compenser ?!???) et j’ai vu 50% du film en flou (call me Mister Magoo !) ! Prenez un Bordeaux millésimé, mettez-le dans un gobelet en carton un peu cracra et buvez-le chaud et vous n’aurez qu’une minuscule idée ce que j’ai ressenti : de la frustration avec un léger dégoût. Mais bon, je suppose que les ados et ceux qui s’ennuient un samedi soir pourront le trouver ‘sympatoche’… moi je suis plus exigente ;p

Date de sortie : 27 mars 2013 ; Durée : 1h50
Réalisé par Bryan Singer
Avec Nicholas Hoult, Eleanor Tomlinson, Ewan McGregor, Stanley Tucci…

21st mar2013

[Ciné] Warm Bodies

by Kasilla

Un mal inconnu a disséminé la grande majorité de la population, mais leurs cadavres continuent de déambuler dans les rues à la recherche de vivants à dévorer… se sont devenus des zombies. Les quelques rescapés vivent reclus dans la peur et sont contraints d’envoyer régulièrement des patrouilles « à l’extérieur » pour récupérer de quoi survivre. Lors de l’une d’entre elles, Julie se fait capturer par le jeune et beau zombie « R », qui semble être tombé amoureux d’elle…

« Salut, moi c’est « R » et… je suis mort » Voilà comment démarre la rom’ com’ la plus freaky de ces 5 dernières années (perso je suis plutôt Eternal Sunshine of the Spotless Mind quand même). Car des films de zombies, on nous en a servit en entrée, en plat de résistance et en dessert ces dernières années… jusqu’à plus faim ! Le ras-le-bol commence à pointer.

Mais là le concept dénote : et si l’amour pouvait redonner vie aux morts vivants ? Le réalisateur nous place dans la tête de « R » son héros qui a, soit dit en passant, un esprit plutôt lucide comparé à son corps pourrissant. En effet, pas simple de comprendre ses états d’âmes, si dans sa tête aussi il ne s’exprimait que par des grognements, non ?

A côté de cela, l’histoire fait doucement sourire : un zombie qui tombe amoureux d’une vivante… et pourquoi pas un lapin d’une carotte ! Enfin, disons que ce Roméo et Juliette façon Shaun of the Dead a au moins le mérite d’être original… et plutôt drôle (mais pas hilarant non plus hein… Simon Pegg, tu peux dormir tranquille).

En résumé, on a d’un côté une petite tribu d’humains qui vivent morts de trouille planqués derrière de hauts murs d’isolement, de l’autre une quantité impressionnante de zombies errants dans les aéroports, centres commerciaux et les autres lieux de leur vie passée. Alors comment faire pour les réunir ? Leur trouver un ennemi commun bien sûr !

C’est là qu’entrent en scène les ‘osseux’, des zombies ++ qui dévorent tout ce qu’ils croisent, vivants comme morts… et courent super vite (mais qu’ils sont flippants les saloperies) !

En clair, Warm Bodies c’est mimi tout plein (qu’ils sont beaux les tourtereaux !), c’est marrant (le héros d’appelle « R »… parce qu’il a oublié son prénom), c’est à la mode (en plus y’a Nicholas Hoult qui est aussi à l’affiche dans Jack le chasseur de Géants)… mais c’est pas transcendant. A voir avec sa cousine de 14 ans un peu cul-cul-la-praline un dimanche pluvieux.

Warm Bodies sortie le 20 mars 2013 – Durée : 1h37
Réalisé par Jonathan Levine
Avec Nicholas Hoult, Teresa Palmer, John Malkovich…

17th mar2013

[Ciné] Le Monde fantastique d’Oz

by Kasilla

Oscar Diggs – dit Oz – officie dans un cirque itinérant en tant que magicien… mais ses tours ont peu de succès. C’est aussi un homme à femmes, grand affabulateur, doté de très peu de sens moral et de scrupules. Alors qu’il tente de fuir les ennuis, une mystérieuse tornade géante l’emporte au pays d’Oz. Dans ce royaume à la fois magique et dangereux, Oscar va se retrouver malgré lui impliqué dans un conflit qui le dépasse…

Encore une énième adaptation de conte de fée au cinéma ! J’avoue que l’unique raison pour laquelle je suis allé voir le film, c’est la présence de Sam Raimi à la réalisation. Pourtant il m’avait un peu déçue avec Jusqu’en Enfer, mais il reste tout de même le réal des Spider-man et des Evil Dead, alors on respecte le génie et on pardonne ses erreurs. Mais méfiance quand même…

En effet Oz: The Great and Powerful offre une vision très différente du film musical de 1939 (de Victor Fleming avec Judy Garland) et du livre pour enfant de L. Frank Baum. Pas de Dorothy, ni de Toto, d’homme de fer, d’épouvantail ou de lion peureux (juste la route de briques jaune et encore). A la place, le film propose de faire la lumière sur les origines du Magicien d’Oz et de la façon dont il est devenu le sauveur des habitants du royaume.

L’idée intéressante du Monde Fantastique d’Oz est de nous montrer comment le Magicien tant attendu par le peuple d’Oz était à la base un homme cupide, égocentrique, dont le seul réel pouvoir est… l’esbroufe (le genre qui fait sortir des foulards de ses manches et des colombes de son chapeau). Brillamment interprété par le génial James Franco, Oscar va se retrouver face à des responsabilités et d’importantes décisions à prendre, qui vous le forcer à changer sa façon de voir les choses.

En clair, c’est un Disney : des héros un peu bancals au départ, des bons sentiments, du ‘mignon’ et des gros effets spéciaux… mais étrangement, ça fonctionne ! Oz est insupportable mais touchant, ses acolytes sont adorables (Finley le singe volant en costume de groom, mais surtout la petite poupée de porcelaine… so cute !) et le monde d’Oz enchanteur (pas dégueu la 3D !)… vous êtes les bienvenus dans un film pour enfants !

Car c’est pour ma part ce qui m’a un peu déçue : avec Sam Raimi aux commandes, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus adulte. Dans cette version du Magicien d’Oz, tout reste en surface, prévisible, tout est trop mignon, gentil… même les ‘méchants’ sont caricaturaux (surtout la vilaine sorcière !) et plus à plaindre qu’autre chose. Pourtant, pendant un peu plus de 2h j’ai eu 6 ans… et même si c’était prévu, voulu, j’ai aimé cette sensation.

Détail amusant : le film débute en noir et blanc et en 4/3 puis devient en couleur et en 16/9e (on voit l’écran « s’ouvrir » d’un coup !) une fois au pays d’Oz… comme si notre monde n’était pas le monde réel, qu’il était trop fade, ennuyeux, étriqué et que le pays d’Oz était la réalité, dans toutes ses couleurs, sa luminosité, sa fantaisie. Très original.

Et étrangement ce qui m’a le plus touché, c’est la relation entre Oscar et la gentille sorcière (no spoil) : là où la plupart des autres ne voient que le charlatan, le baratineur, le dragueur, elle le ‘voit’ tel qu’il est vraiment et ne cesse d’être de son côté et de le soutenir. Elle a vu la petite étincelle de bonté en lui et le pousse à donner le meilleur de lui-même. Une belle et touchante preuve d’amour. Un film à découvrir si vous avez su conserver votre âme d’enfant, que vous croyez aux jolies histoires d’amour et aux happy ends.

Date de sortie : 13 mars 2013 – Durée : 2h07
Réalisé par Sam Raimi
Avec James Franco, Michelle Williams, Mila Kunis, Rachel Weisz…

07th mar2013

[Ciné] Hansel & Gretel : Witch Hunters 3D

by Kasilla

Les petits Hansel et Gretel ont survécu à leur séjour forcé dans la maison pain d’épices (voir le conte ; ) et ont grandi avec une rage au ventre : se venger. Devenus grands, frère et soeur sont reconnus alentour comme étant les meilleurs et les plus impitoyables chasseurs de sorcières. Mais un jour, le passé resurgit…

Après Le Petit Chaperon Rouge (de Catherine Hardwicke), Blanche-Neige et le Chasseur et bientôt Le Monde Fantastique d’Oz et Jack le Chasseur de Géants, force est de constater que les adaptations de contes de fée ont le vent en poupe en ce moment. Et comme toute bonne adaptation se voulant le plus open possible, Paramount travaille avec les ingrédients de base : visages connus, action, sang 3D et sexe soft.

Alors en visages connus on a Jeremy Renner aka Hawk Eye dans Avengers, Gemma Arterton aka la belle Io dans Le Choc des Titans et Famke Janssen aka Jean Grey dans les X-Men… belle brochette non ?

De l’action… et bien il suffit de regarder le trailer (ci-dessous) pour avoir une petite idée : gros flingues vintage, scènes de poursuites en balais et carreaux d’arbalètes qui fusent dans tous les sens (3D un peu fouilli au passage), on a rarement le temps de se poser pour apprécier le scénario… #ohwait

Et pour les 2 derniers ingrédients – sexe et violence – ce sont ceux qui vont priver ce film du public qu’il aurait pu s’y intéresser le plus : les ados. En effet, le format fait clairement blockbuster fantastique, mais des scènes où des membres volent dans des gerbes de sang, ainsi que la présence de blanches (et jolies) fesses le font passer en « R » (limitation pour les mineurs au US) et louper le coche d’une diffusion plus large (et ça n’apporte pas grand chose au film en plus).

Donc dommage, 100 fois dommage. Pour moi qui aime beaucoup les contes de fée et d’autant plus leurs libres interprétations, ça me fait toujours de la peine lorsque c’est maladroit, trop calibré ou mal fichu. Alors attention, Hansel & Gretels Witch Hunters n’est pas une purge non plus, il a quelques moment drôles, prenants et les sorcières ont de bonnes tronches… il pourra peut-être même combler une soirée d’hiver dans votre ciné du quartier (plutôt que de traîner au bar !) mais ne lui en demandez pas plus.

Date de sortie : 6 mars 2013 – Durée 1h28
Réalisé par Tommy Wirkola
Avec Jeremy Renner, Gemma Arterton, Famke Janssen…

05th mar2013

[Ciné] The Sessions

by Kasilla

Basé sur une histoire vraie, The Sessions est une plongée dans les dernières années de Mark O’Brien, journaliste et écrivain paraplégique depuis l’enfance. Celui-ci n’ayant jamais connu l’amour physique, il décide de faire appel à une Assistante Sexuelle…

The Sessions raconte une histoire vraie, celle de Mark et des 3 femmes de sa vie, raconté avec ses propres mots, sa propre vision de la solitude, du handicape et de l’amour (et basé sur son essai « On Seeing a Sex Surrogate »).

Evidemment, cela soulève le questionnement de la sexualité chez les handicapés, sujet qui pourra paraître audacieux pour certains et risqué pour d’autres. Pourtant, il parait évident que malgré la difficulté physique (voir même l’impossibilité pour certains) le désir est présent. Par contre dans le film, un amalgame parfois difficile à suivre est fait entre le désir et l’amour… mais c’est probablement dû au fait que Mark est un débutant niveau sentiments, donc naïf et maladroit.

Le corps totalement paralysé, passant de longues heures couché dans un ‘poumon d’acier’, Mark a besoin d’aide pour toutes les choses les plus simples et les plus basiques de l’existence. Il connait l’amour : il a beaucoup lu sur le sujet et l’a même connu à une époque… mais à 38 ans, la sexualité lui reste inconnue. Apprendre qu’il existe des Psychologues qui ont comme spécialité d’avoir des relations sexuelles avec leurs patients à des fins thérapeutiques, va changer sa vie. Ces scènes ‘de lit’ entre patient et psy sont d’ailleurs assez gênantes au départ… puis touchantes quand on voit les efforts de Mark pour paraître… normal.

Pour la petite histoire, les scènes où Mark discute avec Père Brendan (le génial William H. Macy !) ne figuraient pas dans le livre et permettent d’éviter l’embarras d’une voix off trop présente : ici le prête aide l’homme à pousser sa réflexion plus loin et à trouver lui-même ses réponses (un prêtre bien concilient d’ailleurs ; ).

Pour ma part ce qui m’a touché – en dehors de la quête du plaisir et de l’amour – c’est la façon donc Mark gère son handicap. Son intelligence et sa lucidité lui permette d’y faire en partie face, de survivre envers et contre tout (la scène de la panne) mais il fait aussi preuve d’un humour salvateur. Ce genre d’histoire peut facilement basculer dans le pathos, mais la personnalité de Mark O’Brien – par le magnifique jeu d’acteur de John Hawkes – sauve du pathétique.

Chapeau bas pour Helen Hunt qui prends des risques sur son rôle d’Assistante Sexuelle (profession attenante aux Psychologues/Psychothérapeutes mais interdite en France car assimilée à de la prostitution), n’hésitant pas à se montrer dans le plus simple appareil, dans des scènes très crues (mais toujours respectueuses). Petit bémol pour la fin, qui selon moi était inutile.

Pour conclure je dirais que The Sessions est un film intéressant car il soulève un sujet peu évoqué et une histoire personnelle touchante (sans tomber dans le pathos et ça c’est fort). Cependant, le sujet étant justement difficile et sa mise en scène assez brute, il n’est pas à mettre entre toutes les mains. En clair, on en ressort instruit, sensibilisé… mais pas forcement entier.

http://youtu.be/L7MLE2f6j40

Date de sortie : 6 mars 2013 – Durée : 1h35
Réalisé par Ben Lewin
avec John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy…