30th nov2012

[Ciné] Les Mondes de Ralph

by Kasilla

Ralph la Casse va fêter ses 30 ans. Son seul talent, c’est de casser tout ce qu’il touche. Il vit seul dans une décharge et jalouse ses voisins. Le souci, c’est que Ralph est un personnage de jeu vidéo et qu’après toutes ces années, son rôle de ‘méchant’ lui pèse.

Quand on est comme Ralph, que l’on vit dans un jeu, on est programmé pour remplir une fonction, répondre aux commandes des joueurs… mais ça, c’est lorsque la salle d’arcade est ouverte ! Quand elle ferme ses portes, on découvre que tout ce petit peuple a une vie à côté, peut se balader de jeux en jeux et se changer les idées.

Après 30 ans de cassage de briques, de destruction d’immeubles, Ralph aimerait enfin changer son quotidien et être apprécié par ses ‘collègues’. Mais dans le jeu Felix Fix Junior, c’est… Felix Fix Junior le héros, celui qui est apprécié de tous et qui ramasse les médailles. Ralph n’est que le méchant, celui qui détruit pour que Félix ait l’occasion de tout réparer et d’avoir le beau rôle.

Wreck-it Ralph démarre donc par un sentiment malheureusement fréquent chez les enfants : la notion de rejet. Ralph va donc tout faire pour parvenir à s’intégrer, ne plus vivre seul et exclu. Et pour cela, il est persuadé qu’il lui suffit de ramener une médaille, preuve de courage et de talent, pour être adulé par tous. Comme dans tous jeux, c’est donc là sa quête, l’excuse qui va le pousser à quitter sa borne d’arcade, partir en exploration et vivre de grandes aventures.

Comme dans tout bon Disney, on y évoque les différences (comme la petite Vanellope qui est ‘malade’ et que les autres enfants rejettent), le ‘combat’ du deuil, de difficulté d’être jugé sur les apparences… mais aussi l’entre-aide, le courage, l’altruisme. Toutes ces bonnes vieilles valeurs chères aux films destinés à nos chères têtes blondes, qui ont tellement besoin qu’on leur farcisse le crâne de leçons (hum… oups, ça m’a échappé !).

Mais là où certains vous les enfoncent à coups de pelle, Les Mondes de Ralph le fait de façon ‘ludique’, épique et coloré. Pas de discours moralisateurs, juste des personnages qui tentent de faire avec leurs passifs et d’avancer dans le ‘jeu’ malgré tout. Et quel bonheur pour les gamers de retrouver certains de leurs héros cultes comme ceux de Street Fighter, Sonic et même Pac-Man ! Saurez-vous les trouver tous ?* ;)

Je me dois cependant d’être 100% franche : Les Mondes de Ralph n’est pas le blockbuster qu’on m’a vendu, pas vraiment. En tant que passionnée de jeux vidéo, j’y suis forcement un peu plus sensible que les autres spectateurs probablement, mais pas assez ‘naïve’ pour me contenter de mignons simili Sacboys acidulés pour me faire grimper aux rideaux. Cependant, j’avoue que les valeurs qu’il tente de véhiculer sont louables, mais comme dans le monde de SugarRush, c’est beaucoup trop sucré pour moi. Et puis je ne suis pas la cible et je me plais à croire que – comme les 6-12 ans présents dans la salle ce jour-là – Ralph et ses amis vont plaire au plus grand nombre. Wait and see…

Date de sortie : 5 décembre 2012 – Durée : 1h41
(en Avant-première au Grand Rex depuis le 21 novembre)
Réalisé par Rich Moore
avec les voix de John C. Reilly, Sarah Silverman, Jack McBrayer…
En première partie de cette projo, nous avons eu le plaisir de découvrir le documentaire de Bertrand Amar : Génération Pixels.

* : clin d’oeil à « Attrapez-les tous » phrase clé dans Pokemon !

28th nov2012

[Ciné] Cogan : Killing Them Softly

by Joe

Un ex-taulard, un camé et un patron de laverie, le parfait mélange pour mettre sur pied le braquage – foireux, avec des gants Mapa® – d’une maison de jeu. Bien tentant, surtout quand on peut faire porter le chapeau à un autre. S’en suit, bien entendu, une chasse aux cons parce qu’on ne braque pas un tripot sans en payer le prix.

Sur fond de pègre en pleine crise (ouais, à d’autres) et avec de grands coups de sur-ligneurs vert et jaune fluo qui montrent que les méchants aussi, ont du mal à digérer les subprimes, on cherche les coupables.

Et « c’est qui qui qu’on appelle » pour régler / équilibrer / c’est qui le patron / tête de cheval dans ton lit cet affront et toutes les personnes qui y sont liées ? Mr Cogan, Brad Pitt.

« HALTE là ! Ne me raconte pas tout le film malheureux ! ».

Voilà pour le fond dans les grandes lignes et avec un sur-ligneur aussi – oui, je suis rancunier. Jusque là, ça donne envie non ?

Un casting qui fait toujours son petit effet (ça ressemble à une 1/2 molle en plus diplomate) : Brad Pitt, James Gandolfini, Richard Jenkins, Ray Liotta et nos deux bra(queurs) cassés, Scoot McNairy et Ben Mendelsohn. Des visages connus donc hormis peut être pour les deux derniers, qui ont « cette tête qu’on a déjà vu quelque part ». Pour Ben Mendelsohn c’est Daggett dans Dark Knight Rises et pour Scoot McNairy – j’ai honte – IMDb me dit qu’il a joué dans un épisode des Experts et dans … Argo.

Avec tout ce beau monde et ce scénar, ça devait rouler !

C’est sans compter sur Andrew Dominik (L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) à la réalisation : c’est un peu fort me dira-t-on ? ( c’est qui Raton ? ).

Ce monsieur est capable de me transporter et de m’assommer en même temps. J’aime pourtant quand un réalisateur s’amuse avec le rythme et ses spectateurs. Seulement, là, ça n’a pas pris.

Ce film c’est comme les fois où l’on a envie de faire une bonne mayonnaise.
Au début, tu prends les meilleurs ingrédients, tu vois déjà le résultat, tu le sens, tu en as déjà le goût au bord des lèvres et tu salives – de bons acteurs, des mafieux, des tueurs, des crétins.

Tu commences à tout mélanger avant l’étape délicate de l’huile, ça dégage déjà le parfum que tu imaginais. Une intro choc, un décors bien planté … tu en veux encore.

Et puis vient le moment fatidique où tu te bats avec l’huile d’olive. C’est dense avec des dialogues à la Tarantino, ça redevient mou du genou, le fil rouge est cassé, tu vois l’huile qui transpire et puis d’un seul coup ça reprend avec une scène qui rendrait jaloux Zack Snyder

La mayonnaise est là, elle est bonne mais tu as tellement lutté qu’elle te laisse une nette impression de défaite. Surtout quand on t’assène un dernier mini-monologue gratuit : celui que le réal avait tellement envie de placer, sur une vision pessimiste et individualiste de l’Amérique ( ce n’est ni vrai ni faux, c’est juste gratuit et chiant ).

C’est un film à voir (en subissant un peu) qui offre son lot de dialogues et de scènes jubilatoires : tu ne t’es pas déplacé de ton canapé pour rien.

Signé Joe (@_funkyjoe)

Date de sortie : 5 décembre 2012 – Durée : 1h37
Réalisé par Andrew Dominik
avec Brad Pitt, Scoot McNairy, James Gandolfini…

27th nov2012

[PIFFF] Cérémonie de clôture et Silent Hill Revelation

by Kasilla

La Cérémonie de clôture de ce 2e Paris International Fantastic Film Festival a été l’occasion de récompenser les oeuvres (courts et longs métrages) en compétitions et de nous projeter le dernier film de ce festival : Silent Hill Revelation 3D. Voici un résumé du Palmarès :

Prix du Jury de la Compétition Internationale :
Prix du Jury : The Body de Oriol Paulo (pas vu :/) et une mention spéciale pour le jeune Adrian Saba, jeune réalisateur du très prometteur The Cleaner (pas vu non plus ^^’)

En court-métrage, c’est un français qui ramasse la plupart des prix : Carl Bouteiller pour son court Nostlagic Z (qu’ils nous ont projeté du coup, une petite histoire de chasse aux zombies plutôt amusante).

Prix du public (et oui, on a voté !) et là j’ai été très contente de voir que je n’avais pas été la seule à aimer Citadel. En effet, d’après ceux qui ont compté les bulletins de vote (spéciale dédicace aux bénévoles !), le film de Ciaran Foy a remporté le prix haut la main !

Statistiques annoncée : 9000 spectateurs, soit carrément le double de visiteurs par rapport à l’année dernière ! Ce qui est – comme l’ont souligné les organisateurs – une sorte d’acte militant aux vues des derniers évènements (l’affaire Paranormal Activity 4 qui a entraîné le retrait de Sinister de pas mal de salles !). On verra si ce succès a des conséquences sur les diffusions de films de Genre en salles…

Avant la projo du film pour lequel nous étions venu (il est déjà presque 21h30 !), le nouveau trailer du revival d’Evil Dead… et là j’ai très très peur… ça à l’air minable  (Stop aux revivals qui sont une insultes aux oeuvres originales, stop ! :’(
Et juste avant que les lumières de s’éteignent pour la projection de Silent Hill Révélation, la salle s’est vue envahie de nurses zombies tirées du film. Puis le réalisateur Michael J. Bassett (Solomon Kane, Wilderness, La Tranchée… sic !) est venu nous dire un mot, puis est reparti avec sa horde pour que nous puissions enfin chausser nos lunettes 3D…

Silent Hill Revelation 3D, c’est la suite directe du film Silent Hill sortie en 2006 sur nos écrans. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Silent Hill c’est avant tout une saga vidéo-ludique des studios Konami. Le 1er épisode était sorti en 1999 sur Sony Playstation et avait remporté un franc succès grâce à son ambiance horrifique et angoissante. Il avait d’ailleurs généré plusieurs suites de niveaux pas toujours égaux, mais qui sans conteste furent les précurseurs du genre Survival-horror (avec les Resident Evil de chez Capcom).

Le 1er film Silent Hill était en faite une adaptation du premier jeu et, même si ça n’était pas une merveille, il était tout à fait raisonnable et même assez fidèle. Silent Hill Revelation et donc aussi, d’une certaine façon, la suite du jeu (sorti en 2001 sur PS2). En clair, si vous n’avez pas vu le 1er film ou au moins fini le 1er jeu… et bien vous n’allez RIEN comprendre à l’intrigue (qui a subit des coupes drastiques, façon crise grecque !).

Alors d’accord, Sean Bean ressemble pas mal à Harry, le héros du jeu (en plus vieux hihi) et on a toujours ces basculements inopportuns d’une dimension à une autre. On a aussi la personnification des monstres et autres aberrations (comme Pyramid Head et les infirmières zombies) présentent dans le film, ce qui est toujours agréable pour les fans. A côté de ça, le scénario du jeu est complètement détourné, lavé à la javel et fini par n’avoir quasiment plus aucun sens.

L’héroïne (Sharon, euh, Alice, non Heather… aaaaahhh !) jouée par une certaine Adelaide Clemens est fade et très peu crédible, l’action est molle tout juste ponctuée de Jump Scares (sons hyper aiguës et brutaux pour tenter de vous faire sursauter… ou réveiller ici). Parfois on a la désagréable impression d’être pris pour des idiots car on vous rabâche les mêmes infos et images du 1er épisode, au cas où vous n’ayez toujours pas compris l’intrigue niveau CAP Pâte à modeler.

Comme dans le plus mauvais des jeux vidéo linéaires, la petite demoiselle avance sans savoir où elle va, trouve des objets, rencontre des obstacles et des boss. Sauf que là on ne joue pas, on n’a pas la manette en main… et on s’ennuie très vite.

On y retrouve aussi Kit Harrington, (pistonné par son pote de Game of Throne ?) tout juste potable dans son jeu (mais avec des lignes de dialogue à la Plus Belle la Vie). Bon, je ne vais pas m’étendre, je ne vois pas vraiment l’intérêt : en clair, ce Silent Hill : Revelation 3D ne comporte aucune révélation, n’a pas vraiment de scénario et n’est même pas fidèle (mais pas DU TOUT !) au jeu… de quoi décevoir les fans de la licence comme moi et faire mourir d’ennui les autres. Next.

Date de sortie : 28 novembre 2012 – Durée : 1h34
Réalisé par Michael J. Bassett
avec Adelaide Clemens, Sean Bean, Kit Harington…

26th nov2012

[Webséries] Studio 4.0 et les VRP

by Kasilla

Les webséries, c’est de plus en plus en vogue, la preuve, même les chaînes de télé se mettent à en acheter et pour certaines à produire leur propre concept. C’est comme ça que France Télévisions lance le projet Studio 4.0.

Studio 4.0 c’est une nouvelle plateforme de diffusion de contenus gratuits, dont les premières acquisitions a été… Le Visiteurs du Futur et Les Opérateurs du génial François Descraques !  Et quelle belle opération puisque en à peine 1 mois, c’est plus d’1 millions de vues pour les vidéos du Studio 4.0 !

Forte de ce succès, France 4 à lancer la production des VRP : Vous n’en Reviendrez Pas. Basée sur un format court (4-5 minutes), cette web-série raconte l’histoire de 2 vendeurs itinérants sur les routes de la France profonde.

Le cadre pittoresque et les frasques des 2 vendeurs sans scrupules (Tanguy, qui vendrait des frigos à des esquimaux et Renaud son padawan) donne lieu des sketchs parfois marrants, parfois grinçants, mais toujours basé sur les personnalités exécrables de nos 2 comparses.

J’ai eu l’occasion d’être invitée par France Télévisions pour visionner les 5 premiers épisodes et je vous conseille d’en faire autant pour vous faire un avis ;)

Si ça vous a plus, la suite c’est ici !

22nd nov2012

[Ciné] Une Nouvelle Chance

by Kasilla

Gus Lobel est découvreur de talent pour une équipe de base-ball professionnelle depuis une paire d’années. Lorsque sa femme est morte 25 ans plus tôt, désœuvre, il a abandonné leur fille. Aujourd’hui, Mickey est une grande avocate d’affaire, monopolisée par son travail. Mais lorsque celle-ci apprends que son père est en train de devenir aveugle, mettant en péril sa seule raison de vire – son job – elle décide de passer quelques jours de vacances dans les gradins avec lui.

Avec son postulat de départ pas simple – à savoir l’histoire d’un vieux sélectionneur de base-ball – le réalisateur Robert Lorenz joue gros. Car autant ce sport est assez mainstream et apprécié aux US, autant l’Europe et en particulier la France, le connait peu. Alors comment attirer les gens dans les salles ? Bin on va demander à tonton Eastwood !

En même temps, d’autres ont tenté des sujets équivalents – comme Une Équipe hors du commun, Jusqu’au bout du rêve ( avec Kevin Costner) ou Cobb (avec Tommy Lee Jones) – et obtenu leur petit succès non ? Alors pourquoi pas ? Parce que.

La fille de Gus, Mickey (jouée par Amy Adams) court après un paternel qui refuse ce qui lui arrive et vit encore dans le deuil et les regrets. Quand à Johnny (un Justin Timberlake donc l’image de chanteur pour midinettes  lui colle encore à la peau), c’est lui qui court après Gus et Mickey… vas-y Forrest et baisse la tête !  On y croise aussi le toujours aussi attendrissant John Goodman et le toujours aussi flippant Robert Patrick (pour moi il restera à jamais le T1000 j’en ai peur ^^’), mais vont-ils finir par tous se rejoindre à la fin… ou pas.

Ça aurait pu le faire, ça aurait dû le faire ! Mais Une Nouvelle Chance souffre de ses propres facilités : une histoire père-fille, une love affair gnangnan, la vieillesse, la dégénérescence… du pathos, du pathos, du pathos. Mais ça ne le fait pas. Pour l’exemple, la scène où Eastwood chante « You are my sunshine » est juste ridicule, pas UNE larmichette de ma part, pourtant un vrai cœur d’artichaut quand je m’y mets !

En plus, selon moi, le titre en version originale – Trouble with the Curve, que l’on peut traduire par « Problème avec la (balle) courbe » – est beaucoup plus adapté que le titre français. Idem pour l’affiche : quand on voit la version US, on a tendance à se demander si les distributeurs français n’ont pas sciemment voulu cacher le fait que cela se passe dans le milieu de base-ball… étrange non ?

Finalement, trop conventionnel pour retenir l’attention, trop maladroit pour attendrir, Une Nouvelle Chance ne prend aucun risque et reste sur le banc de touche. Clint, tu m’as déçue là :’(

[trailer]

Date de sortie : 21 novembre 2012 – Durée : 1h51
Réalisé par Robert Lorenz (…)
avec Clint Eastwood, Amy Adams, Justin Timberlake, John Goodman, Robert Patrick…

21st nov2012

[PIFFF] Crave

by Kasilla

Alors je me suis fait un petit plaisir hier soir, je me suis payé la projo du film de Charles de Lauzirika : Crave. Alors d’après la petite mise en bouche que l’on nous a faite avant le film, il serait largement inspiré de Taxi Driver avec de l’humour… mouaip, on va essayer de ne pas comparer ce qui n’est pas comparable d’accord ?

Comme similitude, nous avons – il faut bien l’avouer – le délire paranoïaque de son héros. Aidien, photographe free-lance spécialiste des scènes de crimes,  qui vit mal son impuissance par rapport à tout ce qui l’entoure : son manque de courage face au danger, ses difficultés à trouver du boulot ou une petite amie, son sentiment de frustration permanent.

L’originalité du scénario repose donc dans les dilemmes permanents de notre commun guy. On entend ses voix intérieures le tarauder de questions sans vraies réponses, d’auto-reproches et de mensonges réconfortants : « je suis un lâche » ; « si seulement ma vie était différente ! » ; « je n’ai pas le choix, je dois faire ça ! ». Mais là où la majorité d’entre nous y apportent peu de crédit, Aidien est perpétuellement agressé par ces voix, jusqu’à l’obsession et la folie.

Sa frustration face au monde qui l’entoure le plonge régulièrement dans des rêves éveillés où il se sort des pires situations en héros, sauve l’innocente, arrête le malfrat ou… explose la tête des sans-gênes ! Ce qui donne lieu à 2-3 scènes plutôt jouissives de violence gratuite et rédemptrice.

Côté présence, Ron Perlman assure le rôle d’un flic un peu paternel (toujours aussi charismatique ce cher Ron ^^) et Edward Furlong un petit ami un peu trop envahissant… mais il est clair que l’intérêt du film ne repose pas vraiment sur le casting (les rôles titres sont pris par Josh Lawson et Emma Lung, deux jeunes acteurs qui n’ont pas encore une filmographie très fournie). Par contre, les décors nocturnes et glauques de Detroit joue un rôle à part entière dans l’histoire… un peu comme New-York dans Taxi Driver en fait (mais les points de comparaison s’arrêtent là).

Pour ma part, et même si je n’ai pas vu beaucoup d’autres films du PIFFF cette année, j’ai l’impression que ce Crave sort un peu du lot. Pas génial mais intéressant, pas magnifique mais esthétiquement travaillé, seules quelques longueurs tempèrent une trame qui aurait pu être un peu plus punchy (pour ma part, j’aurais mis plus de scènes de pétages de plomb gore ! Héhé !). Une petite curiosité que peu d’entre vous verront malheureusement, puisqu’il n’a toujours pas de distributeur dans nos contrées frileuses. Dommage.

Date de sortie : inconnue – Durée : 1h53
Réalisé par Charles de Lauzirika
avec Josh Lawson, Emma Lung, Ron Perlman…

17th nov2012

[PIFFF] Opening et John Dies at the End

by Kasilla

Contrairement à l’année dernière, je ne vais malheureusement pas pouvoir participer à cette seconde édition du PIFFF, qui cette fois encore se déroule au Gaumont Opéra Capucines. Donc pas de rétrospective du festival comme pour Gérardmer ou l’Etrange Festival, juste 2 critiques rapides de la soirée d’ouverture et de celle de clôture, où j’ai eu la chance d’être invitée.

Pour cette 2e édition du tout jeune Paris International Fantastic Film Festival, nous avons eu le droit à un long métrage, précédé d’un court (plutôt moyen) métrage, des sempiternelles présentations des sponsors (Mad Movies, Ciné Plus Frisson, Allociné ou encore DailyMotion) et d’une présentatrice qui a failli passer dans les top charts de Twitter à cause/grâce à sa tenue ! On nous a aussi présenté le jury, composé de Nicolas Boukhrief (ancien Starfix), Julien Carbon et Laurent Courtiaud (scénaristes et réalisateurs influencés par le ciné asiat), Pascal Laugier (réalisateur militant) et mon chouchou, l’adorable Xavier Gens (The Divide).

Le moyen-métrage projeté, c’est Mort d’une Ombre (Death of a Shadow), qui nous a collé directement dans l’ambiance. Ecrit et réalisé par le flamant Tom Van Avermaet, à l’aspect Steam Punk post Première Guerre Mondiale (trailer ici). Il raconte l’histoire d’un soldat qui ‘capture’ les ombres des morts à l’aide d’une sorte d’appareil photo, que la rencontre d’une jolie jeune fille va pousser à faire certains choix. Mignon, plein de bonne idées, à l’esthétisme sympa, mais au final assez creux (bon ok, j’ai quand même un peu pleuré, mais bon).

Puis après une mini intervention vidéo exclusive de son réalisateur Don Coscarelli (les Phantasm, Bubba Ho-Tep… absent depuis 10 ans !) on passe au 1er film de ce festival, l’ovni John Dies at the End (hors compétition).

Vous vous souvenez de ma chronique de Detention de Joseph Kahn, où je vous disais que je n’avais jamais vu aussi What The Fuck ? Et bien oubliez, John Dies at the End c’est encore plus WTF ! Étrange gloubiboulga entre un Donnie Darko (pour les univers parallèles), L’Antre de la Folie (pour le mélange rêve/réalité) et les films de Gregg Araki, son originalité est malheureusement gâchée par un aspect trop cheap et d’énormes longueurs soporifiques.

En gros , tout est dans l’affiche du film : 2 potes loosers, un chien, une seringue de ‘sauce soja’, des personnages étranges et des armes improvisées. Et pourtant vous pouvez me croire, je suis plutôt fan des prises de risques scénaristes, des esthétismes dadaïstes et des rollercoasters émotionnels ! Mais là, à part l’impression d’une inception sous acide ratée, j’en suis surtout ressortie fatiguée, un peu énervée et avec une furieuse envie d’un énorme bol de café (ou d’un shooter de vodka) pour tenter de me dégriser.

Mais bon, on peut saluer les organisateurs (qui on fait un travail de malades !) d’avoir pris un aussi grand risque en projetant dès l’ouverture un film qui risqué de perturber pas mal de monde et d’en laisser plus d’un dubitatif. Se fut mon cas.

Ma prochaine et dernière critique sur le PIFFF 2012 sera celle de Resident Evil Retribution 3D, projeté le dimanche 25 novembre pour clôturer ce festival.

Message à caractère informatif :

La plupart des films présentés lors de ce PIFFF risquent de subir de plein fouet les restrictions faites au cinéma de genre depuis quelques temps. Considéré comme peu rentable et attirant des populations de gêneurs-casseurs (cf l’histoire de Paranormal Activity 4), de moins en moins de salles acceptent de les projeter. Et si on considère, que de moins en moins de distributeurs osent les sortir (c’est le cas de John Dies at the End), même en DTV, de moins en moins de réalisateurs oseront faire ce genre de films. En extrapolant un peu, c’est la prédiction de la mort de ce cinéma à cause de quelques bandes de jeunes dégénérés…

En claire, si comme moi vous êtes fan des films d’horreur, gore, d’angoisse, des histoires de zombies, de clowns tueurs, de fantômes chinois, de créatures de ténèbres et compagnie… il faut vous jeter sur les quelques films qui arriveront à sortir et hurler au monde votre amour pour cette subculture avant qu’elle ne disparaisse. On nous parle d’Apocalypse, mais après tout, elle n’est peut-être pas très loin.

 

12th nov2012

Le PIFFF ça commence vendredi !

by Kasilla

Cette année c’est la 2e édition du tout jeune Paris International Fantastic Film Festival. Il se déroulera du vendredi 16 au dimanche 25 novembre et croyez-moi ça va charcler :D

Il faut bien avouer que le programme est encore plus alléchant que l’année dernière, avec entre autres ABC’s of Death, V/H/S, Side by Side ou Dragon Gate. Vous pourrez aussi y voir ou revoir Citadel (déjà vu à l’Etrange Fest mais très sympa) ou les HellRaiser… pas moins de 27 films projetés ainsi qu’une tripoté de courts métrages !

Le programme sur le site officiel.

Par contre, à l’inverse de Géradmer ou de l’Etrange Festival, je ne pourrai pas couvrir le PIFFF cette année faute de sous pour m’acheter le Graal, à savoir le Pass Festival (en vente sur le shop Mad Movies ; )

Mais vous en entendrez reparler quand même, car des amis à moi ont eu la chance d’être accrédités et je relayerai leurs articles sur ma page Facebook ;)

Et pour ceux qui iront, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire sur vos impressions sur cette page.

Bon PIFFF à tous !

10th nov2012

[Ciné] Argo

by Kasilla

En 1979, des adeptes de l’Imam Khomeini prennent d’assaut l’ambassade américaine à Téhéran, dont seuls 6 ressortissants arrivent à s’échapper pour se réfugier dans l’Ambassade du Canada. La CIA cherche une idée pour rapatrier discrètement ses otages sans jeter de l’huile sur le feu du conflit, lorsque l’agent Tony Mendez propose de faire courir le bruit d’un tournage de film de Science-Fiction dans la région…

On connait surtout Ben Affleck pour ses rôles de belle gueule (comme dans Dogma où il joue un Archange, Daredevil un super-héros agile et musclé ou sa tripotée de romcoms) et pour quelques rôles intéressants dans Pearl Harbor, La Somme de toutes les peurs ou Paycheck. Ici dans la chaise du réalisateur pour la 7e fois, il prend le risque de travailler sur un sujet difficile car toujours actuel : la révolution iranienne.

J’ai parfois du mal avec les films historiques, surtout lorsque ces évènements sont contemporains et trop emberlificotés dans des contraintes économiques et politiques soporifiques. Et si on a suivi un minimum ses cours d’histoire-géo, il n’y a pas vraiment de suspense. Pour moi, les histoires vraies restent intéressantes au sens où – traitées sous forme d’oeuvres cinématographiques – elles peuvent avoir un rôle pédagogique. Mais c’est rare.

Cette fameuse affaire des otages américains à Téhéran avait fait grand bruit à l’époque et les Etats-Unis avaient frôlé l’incident diplomatique. Dans sa 1ere partie, Argo nous éclaire sur les mécanismes d’Hollywood (qui n’ont probablement pas beaucoup changés depuis l’époque), comment mettre un projet de film – si mauvais soit-il – sur les rails et comment le rendre crédible auprès de la presse.
Dans une 2e partie, il nous permet aussi de comprendre les contraintes et les méthodes des Services Secrets de l’époque pour tenter de sauver des ressortissants américains sans faire de vagues, jusqu’à envisager les scénarios les plus improbables pour camoufler leurs opérations.

On va tenter de mettre de côté le fait que Ben Affleck ne semble pas trouver d’acteurs assez méritants, puisqu’il se sent contraint de prendre les premiers rôles dans pas mal de ses propres films (comme dans The Town ou Whitey Bulger qui est en préparation)… vous avez dit mégalo ? Peut-être mais il faut cependant bien avouer qu’il porte magnifiquement bien ses 40 ans le bougre et surtout, il joue particulièrement bien lorsqu’il se dirige lui-même ! Et quel plaisir de retrouver John Goodman (dans le rôle du maquilleur John Chambers qui avait beaucoup aidé les Services Secrets) et Bryan Cranston (lui je l’adoooore dans tout ce qu’il fait, en particulier Walter White dans la série Breaking Bad !). Deux personnages importants dans l’histoire et dont les trop rares interventions (à mon goût) sont jubilatoires.

Côté scénario, le contexte des années 70-80 était propice au cinéma de Science-Fiction ok (comme l’atteste l’énorme succès des Star Wars, Star Trek and co) mais cela paraît cependant tellement farfelu, qu’on a peine à croire que les faits se soient réellement déroulés ainsi.

La ‘patte’ années 70 y est juste bluffante. La mode, les véhicules, les coiffures et même la photo (dirigée par Rodrigo Prieto, qui a aussi travaillé sur La 25e heure, 21 grammes ou Le Secret de Brokeback Mountain ! ) : tout est étudié pour donner un parfait look seventies sans faire criard, un peu comme dans un bon vieux documentaire. Quelques scènes ont d’ailleurs été tournées en 16mm pour donner cet effet images d’époque.

Je tiens donc à rassurer les sceptiques : non, Argo ne mets pas en avant l’ego de Ben Affleck ; non son côté kitch ne gâche rien (il donne au contraire un air plus vrai, plus ancré dans le réel) ; non ce n’est pas juste un pseudo reportage sur des évènements dont les moins de 40 ans n’auront rien à faire. Argo c’est une histoire prenante relatée sur un ton juste, au suspense haletant, à la tension extrême. C’est un film comme il y en a trop peu : qui sait vous narrer des faits réels sans les rendre mornes et dont les évènements relatés, même si ils se sont déroulés voici plus de 30 ans, conservent une incontestable résonance dans notre présent. Bref, Argo peut se voir comme un film passionnant sur les conséquences, toujours actuelles, de certaines erreurs géostratégiques de l’Amérique, en même temps qu’un suspense qui vous scotche à votre siège le coeur battant.

Date de sortie : 7 novembre 2012- Durée : 1h59
Réalisé par Ben Affleck (Gone Baby Gone, The Town…)

avec Ben Affleck, Bryan Cranston, John Goodman…