30th jan2012

Gérardmer 2012 : récapitulatif des films vus

by Kasilla

Cette année c’est le 19e Festival de Gérardmer et – petite fierté pour moi – la 1ere édition de ce prestigieux festival que je couvre en tant que ‘Reporter’. Bon, reporter ça fait un peu prétentieux, mais je suis tellement heureuse et fière qu’AlloCiné m’est fait confiance pour faire partie du petit groupe de blogueurs élus… avoir mon nom sur mon badge d’accréditation ‘Gérardmer’ c’est ni plus ni moins qu’un rêve de gosse qui se réalise enfin !

Alors j’espère être digne de la confiance qu’ils m’ont accordé et vous retranscrire au mieux ce que je vais y voir… et ça commence maintenant (une critique plus complète en cliquant sur chaque nom de film…) !

Mercredi 19h30 : Twix de Francis Ford Coppola (HC)

Jeudi 11h : Beast de Christoffer Boe (EC)

Jeudi 14h30 : The Day de Douglas Aarniokosk (HC)

Jeudi 17h : la Maison des Ombres de Nick Murphy (EC)

Vendredi 11h : Comforting Skin de Derek Franco (HC)

Vendredi 20h : EVA de Kike Maillo (EC)

Samedi 9h : the Divide de Xavier Gens (HC)

Samedi 20h : Chronicle de Josh Trank (HC)

Dimanche 9h : Babycall de Pal Sletaune (EC)

 

Au vue du palmarès, les jury ont bien aimé Babycall (bof ^^’), Beast (ok ça va), la Maison des Ombres (cool ^^) et Eva (ouiii :D)… en espérant qu’il y aura un 20e Festival l’année prochaine !

EC : En compétition ; HC : Hors compétition

30th jan2012

Gerardmer : Babycall

by Kasilla

BABYCALL – Pal Sletaune – Norvège  1h37

Comme cela arrive malheureusement trop souvent, Anna est contrainte de fuir son ex-mari violent. En effet, celui-ci a tenté de noyer son fils Anders et tous 2 sont ‘en cavale’ pour tenter de lui échapper.

Cependant, Anna est une jeune femme très fragile psychologiquement et sujette aux pertes de mémoire et à la paranoïa. Car malgré ses 8 ans, elle contraint son enfant à dormir dans son lit et ne s’en éloigne jamais, au point de refuser de l’inscrire à l’école.

Mais quand les assistantes sociales l’installent dans son nouvel appartement et lui font remarquer que son comportement peut lui valoir le retrait de sa garde, elle décide de faire quelques compromis, dont celui de le laisser dormir dans sa propre chambre, mais sous la surveillance d’un baby-phone.

Pour moi, Babycall c’est du gâchis. Le sujet du baby-phone qui ‘entend’ des bruits suspects et de la jeune femme qui enquête aurait pu être mieux exploité. Ici, cela devient de simples cris dans un appareil et une Noomie Rapace errant mollement dans la résidence pour en trouver l’origine.

Et c’est sans parler des personnages secondaires qui sont à la limite du pathétique. Entre le pervert, le timide maladif et le gamin trop gâté, on a là un panel de flambys peu crédibles.

Reste un mince espoir, celui que les américains rachètent le scénar et en fassent une adaptation plus punchy… l’espoir fait vivre hein ?

29th jan2012

Gérardmer : Chronicle

by Kasilla

Chronicle – Josh Trank – 1h24

Les films de super-héros c’est encore à la mode (et ça n’est ni Spiderman, ni Superman, ni les Vengeurs qui me contredirrons !). La plupart du temps – qu’ils soient bons ou mauvais – ils permettent à la nouvelle génération de découvrir les Comics (dont plutôt positif quand même). Mais parfois, on rencontre des gens dotés de pouvoirs qui ne sont issus d’aucune bande-dessinée, d’aucun roman fantastique… et c’est une vraie fraîcheur !

C’est justement le cas de Chronicle. adapté d’un scénario original de Max Landis et Josh Trank (le réal), qui nous raconte l’histoire de 3 lycéens qui vont se retrouver du jour au lendemain dotés de pouvoirs. Euphoriques devant ces nouvelles capacités, ils vont sentraîner chaque jours pour les améliorer et mieux les maitriser. Mais comment garder la tête froid quand on se sent supérieur ? Comment respecter les limites quand on a l’impression d’être invincible ?

Car comme le disait ce cher tonton Ben (Spiderman) « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ». Et quand quand le souffre-douleur du lycée acquière la capacités de casser la figure à ses tortionnaires, qu’est-ce qui l’empêcherait de le faire ? La loi ? La morale ? Des notions qui peuvent vite devenir flou si on se sent rejetté par la société, sensation au combien classique chez certains adolescents.

Chronicle ne se contente pas – à grand renfort d’effets spéciaux – de nous montrer l’étendu des possibilités qu’apporte ce pouvoir, mais surtout ce qu’une personne normalement constituée peut en faire. Comment une sensation de supériorité peut vous amener à vous venger d’une société qui vous rejette…

De plus, grosse originalité : la façon dont c’est filmé. Les créateurs sont partis sur le principe qu’à notre époque, les caméras sont omniprésentes. Que ce soit via des appareils de surveillance, des caméscopes de plus en plus abordables ou de multiples appareils comme les baladeurs ou les téléphones portables qui filment, nous sommes en permanence susceptibles d’être filmés. Partant sur ce principe, même si l’un des héros filme sa vie et est du coup souvent derrière sa caméra, dès qu’il laisse la main, il y a toujours quelqu’un avec un smartphone, voir une équipe de télé, pour suivre vos faits et gestes.

Donc pas de caméra ‘démiurges’, mais une multitude d’yeux qui sont témoins de l’évolution de nos 3 super-héros, de l’étendu de leur pouvoir et de leur chute.

Donc si on résume : un scénario et des personnages inédits, des effets spéciaux impressionnants, une façon de filmer et d’appréhender de la notion de super-héros différentes… autant d’ingrédients qui font de Chronicle un film du genre superhéroïque qui sort du lot.

Un film à voir, que l’on soit super-hérophyle… ou pas (sorti le 22 février dans nos salles).

28th jan2012

Gérardmer : The Divide

by Kasilla

The Divide, c’est mon 3e film post-apocalyptique de ce festival… alors autant vous dire que je n’avais pas vraiment envie d’y aller.

Le synopsis : New-York subit une attaque dévastatrice. Alors qu’un immeuble menace de s’écrouler, une poignée de ses habitants se réfugient dans le sous-sol, où ils s’aperçoivent qu’un homme a aménagé un véritable abris anti-atomique, où ils devraient pouvoir être en sécurité le temps que le danger passe. Mais très vite, la peur, la promiscuité et le rationnement vont commencer à créer d’effroyables tensions…

Là encore – comme dans le The Day (autre postapo de la sélection) - on a un peu l’impression que c’est un film ‘vitrine’. En effet, toute une tripotée d’acteurs connus sont dans la place : Rosanna Arquette (After Hours, Le Grand Bleu, Pulp Fiction, Crash…), Michael Biehn de Terminator ou Milo Ventimiglia, alias Peter dans Heroes. Mais ça n’est qu’une première impression.

Car dans ce huis-clos oppressant, c’est surtout la psyché des personnages, coincés dans ce sous-sol étouffants, qui est mise en avant. Des ‘couples’ vont être séparés, des gens en apparence normaux vont montrer leur côté obscure et ceux déjà un peu fragiles vont basculer dans une folie sans aucune limite.

Brutal, choquant, the Divide va très loin. Et oui, comme dans la plupart des films du genre, les traits les plus détestables des hommes atteignent leur paroxysme en situation de survie : on les voit régresser, pour finir par agir quasiment comme des animaux, la perversion en plus.

Fait amusant, pour mieux se mettre en situation, les acteurs ont quasiment campés dans le décor du sous-sol, se sont affamés pour être crédibles et leurs traits creusés n’ont pas nécessités beaucoup de maquillage. Donc une vraie implication de leur part qui se voit à l’écran.

Alors si vous voulez être bousculé, maltraité, voir les côtés les plus malsains de l’homme, allez voir the Divide.

Date de sortie : 1 juin 2012 – en DVD (1h 50min)
Réalisé par Xavier Gens (Frontière(s), Hitman…)
avec Lauren German, Milo Ventimiglia, Michael Biehn, Rosanna Arquette, Courtney B. Vance…

28th jan2012

Gérardmer : EVA

by Kasilla

EVA de Kike Maillo – Espagne

Ce soir je viens de vivre une expérience comme cela m’arrive (trop) rarement au cinéma : j’ai été émue aux larmes. En même temps, je n’avais pas de réel espoir de la part d’un film de science-fiction espagnol… rares sont les films de SF européen réellement réussis (humour hein !?!!!). J’y suis donc allé les mains dans les poches en me disant « Au pire, il ne fait qu’une heure 34 ! »…

Redevenons sérieux. EVA se déroule dans un futur proche où tout un chacun possède son robot domestique ou une voiture avec GPS intégré dans le pare-brise. Alex, un génie de la robotique, est de retour chez lui après 10 ans d’absence et l’abandon de ses projets scientifiques de l’époque. Son ancienne fac et employeur lui demande donc de reprendre ses recherches là où il les avait laissé : sur l’élaboration du S.I. 9, un robot ‘libre’ avec l’apparence d’un petit garçon de 8 ans.

Mais c’est quoi au juste un robot libre ? C’est une machine qui est capable de se servir de ses souvenirs, de son expérience pour évoluer par elle-même… développer un genre de libre arbitre en somme. Alex accepte de s’y remettre mais avec une demande spécifique : il veut trouver lui-même l’enfant idéal qui lui servira de modèle pour élaborer le caractère de son robot.

Celui-ci se mets donc à la recherche d’un enfant ‘original’, car « les enfants ennuyeux font des robots ennuyeux ». Il croise un jour une petite fille en manteau rouge marchant sur les mains et il est très vite étonné par son caractère espiègle et sa vivacité d’esprit. Mais celle-ci disparaît au coin d’une rue.

Et alors qu’il semble prêt à abandonner, son frère David et son ex petite-amie Lana (qui sont maintenant ensemble, lol ^^’) l’invitent à dîner…

Dans EVA, on nous évoque la limite entre l’humain et l’humanoïde, l’âme de la machine (comme dans les mangas/animes Ghost in the Shell ou Gunnm). Car là où la plupart des gens voient simplement un utilitaire (comme le S.I. 7 : majordome, cuisinier, homme de ménage, plombier… dont on peut régler le niveau émotionnel), Alex voit un assemblage d’éléments mécaniques certes, mais capables d’émotions, d’éprouver des sentiments contradictoires et qui méritent le droit de ‘vivre’.

C’est donc dans cet univers très Asimovien que le scénario vous mène peu à peu à vous poser des questions cruciales comme « Qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ? ». Pour ma part, je suis ressortie de cette séance bouleversée. Et j’aime quand le ciné arrive à me faire ressentir des émotions aussi fortes, j’aime quand un film me poursuit des heures après la projection voire me hante la nuit qui suit. Et aux vues des yeux rougis de mes voisins de salle, je pense ne pas avoir été la seule.

EVA sortira dans les salles français le 21 mars prochain, je ne saurais donc que trop vous conseiller de courir le voir. Quand à moi, j’espère sincèrement qu’il gagnera le prix du Festival de Gérardmer, car sa qualité est loin devant tout ce que j’ai pu voir depuis que je suis ici. La réponse ce dimanche…

Mise à jours : Eva a finalement obtenu un petit prix à Gérardmer, mais pas celui que j’espérais… une oeuvre qui mériterait plus de reconnaissance.

27th jan2012

Gérardmer : Comforting Skin

by Kasilla

Hors compétition – Comforting Skin – Derek Franco

Koffie est une jeune femme très seule. D’un physique commun avec 3-4 kilos en trop, mais surtout très peu sûr d’elle, ses relations avec les hommes sont chaotiques.

En collocation avec un ami d’enfance dont elle est secrètement amoureuse , elle vit de petits boulots et ne revoit sa famille que pour passer un peu de temps avec sa petit soeur Peg, ses parents l’accablant de reproches.

A tendance dépressive, un jour de mornes errances, elle tombe sur un boutique de tatouages et entre. Elle en ressortira avec un magnifique dessin sur l’épaule, dont l’exposition lui redonnera dans un premier temps le sourire, mais dont très vite la présence va devenir envahissante

Alors voilà un sujet qu’on ne lit pas tous les jours : un tatouage maudit. Parce que ce dessin n’est pas juste un entrelassement d’arabesques fait à l’encre, mais une entité vivante, qui se transforme, se déplace sur la peau de Koffie et lui parle, c’est tout de même pas commun. Et moi j’aime les choses pas communes.

Je suis donc arrivée à la projo de Comforming Skin (pourtant en VO non sous-titrée ^^’) pleine d’espoir de voir enfin quelque chose d’original. Alors oui, j’ai été prise par le sujet, l’ambiance, les personnages… mais quelle lenteur !

Le film dure 1h50 et mets déjà rien de moins que 30 minutes à démarrer. Alors ok, il faut bien faire comprendre au spectateur qu’elle est malheureuse cette pauvre Koffie, à la limite du suicide… mais quand même. Et une fois l’acteur principal (le tatouage) arrivé en scène, on se mets à attendre avec impatience chacune de ses interventions… mais c’est long !

Donc pour moi Comforming Skin c’est un peu un gachis. Ce sujet aurait mérité une interprétation plus péchu, des personnages plus vivants (à croire qu’ils sont tous sous Lexo), un rythme plus adapté à une possession qui va en faite crescendo… mais qu’on ne ressent pas à cause d’un rythme inadapté.

27th jan2012

Gérardmer : La Maison des Ombres

by Kasilla

La Maison des Ombres ( The Awakening ) – Nick Murphy – Royaume-Uni – 1h47

Florence Cathcart est une femme qui « en a » ! Elle a beau vivre dans les années 20 et être veuve, elle n’en est pas moins une femme érudie, auteur d’ouvrages sur les supercheries ‘fantôminiques’ et travaillant en collaboration avec la police pour les étaler au grand jour.

Car en cette période d’après guerre et d’épidémies, toutes les familles ou presque pleurent leurs morts, il est donc tentant pour les charlatans de leur vendre des apparitions. Mais Florence se bat contre ces méthodes et c’est pour cette raison qu’on vient la chercher pour une affaire de fantôme dans un pensionnat…

Mais ces affaires semblent la faire souffrir psychologiquement, c’est donc hésitante qu’elle suis Malory – un mutilé de guerre travaillant depuis dans cet orphelinat – à la recherche du fantôme d’un enfant assassiné qui terroriserait les élèves… ou d’une supercherie.

En tant que femme ‘à poigne’, j’ai donc été ravie de découvrir enfin un personnage féminin intéressant ! Florence est belle, indépendante, intelligente et n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Elle n’a pas non plus peur de se balader en habits d’homme (une hérésie pour l’époque) ou de sortir son attiraille high-tech de ‘chasseuse’ de fantômes. Mais c’est aussi une femme fragile, qui a aimé et perdu, et qui s’investi à fond dans ses investigations.

Mais ne nous le cachons pas, la Maison des Ombres est un film de fantômes plutôt basique. On y retrouve tous les codes du genre et des twists ‘retwités’, histoire de perdre un peu le spectateur. Les décors de la campagne anglaise sont magnifiques et le manoir qui tiens lieu d’école pour garçons est un théâtre parfait pour ce jeu de cache-cache éthéré.

Alors certains dirons que c’est simplet, qu’on voit l’intrigue venir gros comme une maison… mais moi j’ai été touchée par les personnages et par cette histoire qui parlera à tous ceux qui ont été confronté à la mort d’êtres aimés.

26th jan2012

Gérardmer : The Day

by Kasilla

The Day – Douglas Aarniokosk – 1h30 – Hors compétition

Imaginez que vous vivez dans un monde désolé, où il n’y a plus aucun animaux, presque plus de verdure et juste une poignée d’êtres humains… que seriez-vous capable de faire pour survivre ?

Car c’est à quoi sont confronté les personnages de The Day. On ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais on comprend de suite que quelquechose de très grave est arrivé et qu’il n’y a presque plus de vie sur Terre.

Nos survivants tentent donc de fuire une menace dont on ne connaîtra pas l’origine de suite. 3 hommes, 2 femmes dont on ne sait presque rien sauf qu’ils étaient plus nombreux au départ et qu’ils ne sont plus que 5, tentant désespérément de fuir cette menace et de trouver un abris temporaire et de la nourriture.

Le film mets un peu de temps à se mettre en place, il faut bien donner une idée au spectateur des conditions dans lesquels cette ‘tribu’ hétéroclite vit. Toujours à errer dans un véritable no man’s land, à fuir, à chercher toits et vivres, tout en comptant scrupuleusement leurs munitions.

Car une fois que l’on est bien dans le malaise (et que l’on pourrait commencer à s’ennuyer), c’est là que le film démarre réellement. Il s’en suit des scènes d’une violence limite jouissive (oui, je suis tarée) avec un rythme effréné.

Ce film qui pourrait passer pour un classique du post-apocalyptique, il n’y a ni bons, ni mauvais, juste des gens qui luttent pour leur survie, quoi qu’il en coûte.

Si on excepte ce petit défaut de démarrage, The Day est un bon film sur le survivalisme. On ressent réellement la tristesse de chacun quand aux êtres chers perdus, la solitude, l’épuisement de devoir sans cesse courir pour sauver sa vie, la faim, le froid…

A voir si vous pensez comme moi que Koh Lanta c’est du chiqué et qui y’en a un peu marre des films de zombies… priez pour que The Day trouve un distributeur (au passage, y’a quand même Dominic « Merry » Monaghan et Shawn « Iceberg » Ashmore hein !)

Date de sortie (en DTV) 16 janvier 2013 – Durée : 1h30
Réalisé par Douglas Aarniokoski
avec Shannyn Sossamon, Ashley Bell, Dominic Monaghan…

26th jan2012

Gérardmer : Beast

by Kasilla

Beast de Christoffer Boe – Danemark  jeudi (1h23)

Bruno et Maxine sont un couple classique. Ils sont mariés, s’achètent un appartement pour fonder une famille. Ils vivent une passion dévorante teintée de sado-masochisme. Mais le temps passe et Maxine tombe amoureuse de son fleuriste et Bruno s’en doute.

C’est à ce moment là qu’il s’aperçoit qu’il éprouve pour sa femme un amour dévorant, il voudrait qu’elle « soit en [lui] » pour comprendre ses sentiments pour elle. Mais cet amour égoïste le dévore de l’intérieur et il tombe mystérieusement malade : une ‘bête’ grandie en lui.

Et plus le temps passe, plus la bête prends le dessus et le dévore de l’intérieur.
Car c’est bien là le centre du scénario de Beast, un amour deviens trop fort, on dit parfois « je t’aime, j’aimerais te dévorer ». Bruno n’aime plus sa femme que pour qu’elle fasse partie de lui, quelque soit ses sentiments à elle.

C’est donc l’histoire au départ classique d’un homme éperdument amoureux et qui sent l’objet de son amour lui échapper. Mais cette situation chère aux films romantiques devient ici le théatre d’une violence inouie, d’abord contre lui-même, puis contre l’objet de son obsession.

De plus, l’ambiance graphique et sonore s’y prête. On nous emmène parfois flotter dans des décors enneigés, où le temps passe au ralenti et nous donne le temps de faire un peu le point sur ce qui se passe. Les effets spéciaux font un peu cheap, mais cela reste assez joli.

En claire, Beast nous entraine dans l’esprit d’un homme au départ tout ce qui a de plus normal, qui va doucement basculer dans la folie et se ‘transformer’. Une belle métaphore sur l’amourdans ce qu’il a de plus bestial, donc la fin ne peut-être que macabre.

C’est d’ailleurs mon petit bémol : je ne suis pas certaine d’avoir compris la fin. Je ne saurais pas dire si c’est parce que j’ai loupé quelquechose ou parce que c’est une sorte d’ellipse poétique… mais je suis un peu resté sur ma faim.

25th jan2012

Gérardmer : Twixt

by Kasilla

Mais pourquoi Francis, pourquoi ?

Ce soir, mercredi 25 janvier, c’est la Cérémonie d’Ouverture du Festival du Film Fantastique de Gérardmer. Car cette année encore (comme les autres il parait), on a eu le droit au discours désespérés des élus du coin : la Culture, un véritable lobbie pour les politiquards en mal de popularité, où on nous répète à peine que cette édition a été accouchée dans la douleur.

Donc on passe cette étape obligatoire et fastidieuse et on nous présente le jury, une pléiade de comédiens et réalisateurs français ou presque, un mélange plutôt étrange à peine relevé par la présence d’Enki Bilal (si vous voulez la liste, allez sur les site officiel, désolée mais moi j’abdique là). Et là on passe au film de la soirée – hors compétition évidemment – Twixt de Sieur Francis Ford Coppola.

J’avais préféré ignorer les remarques des collègues l’ayant déjà vu en projos presse au début du mois. Non, impossible, Francis n’a pas pu faire ce qu’on me souffle, je n’ai pas envie d’y croire. J’étais donc pleine d’espoir et bien décidé à me faire mon propre avis

Twixt c’est, en gros, l’histoire d’un auteur de romans horrifiques sans grand succès, qui se retrouve dans un trou perdu pour une séance de dédicace et pourquoi pas trouver l’inspiration pour son prochain roman, pressé par ses dettes et son excécrable épouse.

En très gros donc, au moins autant que ce pauvre Val Kilmer bouffi (il est loin Top Gun !), qui du coup est assez réaliste dans ce rôle de dépressif alcoolique. Car son personnage – Hall Baltimore – se remet mal du décès de sa fille.

Ce cher Hall va donc aller fouiller un peu partout dans cette petite ville de la cambrousse américaine pour trouver l’inspiration que – comme son pygmalion Edgar Allan Poe - il ne trouve qu’en rêve.

Car – bien évidemment – un massacre a eu lieu ici, dans ce petit blède à peine ébranlé par les cloches de son beffrois, qui sonne de façon totalement alléatoire. Donc un sombre histoire de meurtres, de religion, de fantômes et de vampires. Oui vous avez bien lu : une situation et des éléments on ne peut plus classiques.

Mais malheureusement, ça n’est pas le pire. Car le scénario malgré sa simplicité (oserais-je dire bétise ?) devient le théatre d’une expérimentation graphique d’une platitude toute estudiantine. Episodes en noir et blanc éclaboussés par du rouge sang, errances sépia et musique suraigus. Car c’est bien là le plus grave : nous n’avons pas là à faire à un jeune étudiant en cinéma, mais bel et bien à Francis Ford Coppola !

Coppola bordel ! Mais où est passé Bram Stocker’s Dracula et son ambiance chaude et envoutante ? Où est passé le Parrain et son insondable plongeon dans la noirceur ? Et surtout, où est passé Apocalypse Now et son analyse de la folie ?!???

Donc je préfère éviter de m’étendre sur ce film, qui m’a profondemment déçue sur l’une de mes idôles, un homme que je croyais rompu aux exercices de la réalisation, à la subtilité de l’adaptation scénaristique, au don de vous émouvoir comme jamais. Francis, pourquoi nous as-tu fais ça ?

Je terminerais donc par ceci : si comme moi vous aimez Francis Ford Coppola pour tout ce qu’il a apporté au Grand Cinéma… évitez à tout pris Twixt.

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